Une amende requise contre Booba pour des injures envers Zineb El Rhazoui
Le parquet a requis mardi 10.000 euros d'amende contre le rappeur Booba, qui était jugé devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour des injures contre l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui.
La star du rap français, âgée de 46 ans, se voit reprocher un message publié en novembre 2019 sur le réseau social Instagram où il avait écrit à l'encontre de Zineb El Rhazoui: "pourrissons la vie à cette grosse merde puante".
Ce message faisait suite à des propos tenus par la journaliste sur CNews, où elle avait déclaré, à propos de violences urbaines survenues à Mantes-la-Jolie, en banlieue parisienne: "il faut que la police tire à balles réelles dans ces cas-là".
Les deux parties étaient absentes des débats mardi.
L'avocat de la partie civile, Me Thibault de Montbrial, a rappelé que sa cliente était une personne régulièrement menacée, qui vit sous protection policière.
"Cette affaire a contribué à alourdir la cible sur les épaules de Zineb El Rhazoui", a-t-il déclaré, reprochant à Booba d'avoir déclenché "un shitstorm, une tempête de merde" dont elle a été la victime. "Il ne peut pas ignorer l'impact que cela va avoir".
En défense, Me Yann Le Bras, l'avocat du "Duc de Boulogne", a expliqué qu'au contraire ce dernier ignorait totalement à l'époque qui était la journaliste. Son client, a-t-il plaidé, a voulu s'élever contre "une incitation à la violence policière".
"+Grosse merde puante+, c'est son expression (...) Il a utilisé une terminologie qui n'est pas celle de l'intellectuel qui voudrait dénoncer, en des termes plus choisis, des +propos nauséabonds+", a-t-il déclaré.
"L'humour est très peu perceptible dans ce débordement scatologique", a pour sa part estimé le procureur lors de ses réquisitions, en demandant contre Booba une amende de 10.000 euros, une condamnation "efficace et proportionnelle" au vu des revenus du rappeur.
Ce dernier, qui vit à Miami (Etats-Unis) la majeure partie de l'année, a été condamné en octobre 2018 à dix-huit mois de prison avec sursis pour sa fameuse bagarre avec son rival Kaaris à l'aéroport d'Orly.
Le délibéré sera rendu à Nanterre le 4 avril.
S.Cisneros--LGdM