Charles III devant le Sénat français après un plaidoyer en faveur du lien franco-britannique
Le roi Charles III, qui entend asseoir son image à l'international un an après son accession au trône, tentera jeudi d'imprimer sa marque politique lors d'un discours devant les parlementaires français, au 2e jour d'une visite d'Etat à Paris au cours de laquelle il a plaidé en faveur de liens franco-britanniques renforcés.
Mercredi soir, Charles III et Emmanuel Macron ont envoyé un message "d'amitié" franco-britannique porté sur "l'avenir" lors d'un dîner fastueux au château de Versailles, temps fort de la visite du roi en France.
Cette visite de trois jours en France, la première depuis le couronnement du monarque, "est un signe d'amitié et de confiance", perçu "comme hommage à notre passé, et comme gage d'avenir", a affirmé le président français en ouverture du repas.
Quelques instants plus tard, Charles III s'est adressé à l'assemblée pour son traditionnel toast, jonglant entre le français, qu'il parle couramment, et l'anglais. "Il nous incombe à tous de revigorer notre amitié pour qu'elle soit à la hauteur des défis de ce 21e siècle", a-t-il lancé à M. Macron, appelant à un "renouveau" de l'Entente cordiale, ou concorde franco-britannique, dont les 120 ans seront célébrés en avril prochain, après les turbulences du Brexit.
C'est une première pour un souverain britannique. En 2004, sa mère Elizabeth II avait en effet prononcé un discours dans la salle des Conférences du Sénat, devant députés et sénateurs réunis, mais pas dans l'hémicycle.
La visite de Charles III en France aurait dû avoir lieu dès mars et être sa première visite en tant que roi à l'étranger, mais elle avait dû être annulée à la dernière minute sur fond de violentes manifestations en France contre la réforme des retraites.
Six mois plus tard, le calme est revenu et l'heure est de nouveau à "l'Entente cordiale".
- Nécropole des rois de France -
Jeudi après-midi à 15H40 (13H40 GMT), le roi prendra la parole en clôture d'une table ronde au Museum national d'histoire naturelle de Paris, consacrée à la "finance climat", soit les actions menées par les banques face au changement climatique, comme les produits financiers verts.
Au lendemain de son escapade à Versailles, le roi Charles III s'autorisera une autre sortie aux portes de la capitale française, cette fois au nord, à Saint-Denis, banlieue défavorisée mais aussi nécropole des rois de France et centre névralgique des Jeux olympiques de 2024.
A 12H00 (10H00 GMT), le roi Charles III, accompagné de la reine Camilla et de la Première dame française Brigitte Macron, rencontrera des jeunes de Saint-Denis sur le thème du sport, et visitera la cathédrale de Saint-Denis, chef d'oeuvre de l'art gothique et dernière demeure des rois de France.
Après une visite au Marché aux fleurs, de retour en plein centre historique de Paris, le couple royal rejoindra le couple Macron sur le parvis de Notre-Dame de Paris à 14H45 locales (12H45 GMT) pour rencontrer des membres de l'équipe de restauration de la cathédrale ravagée par un gigantesque incendie en 2019, qui doit rouvrir pour décembre 2024.
Le couple royal se rendra ensuite vendredi à Bordeaux, pour la troisième et dernière journée de cette visite d'Etat, dans une région du sud-ouest de la France durement frappée par les incendies en 2022, qui compte de nombreux résidents britanniques.
Il y visitera, avec la reine Camilla, la frégate HMS Iron Duke, bateau de la Royal Navy, mais aussi une forêt expérimentale, à Floirac, avant de finir par un passage au domaine viticole Château Smith Haut Laffitte.
M.Pacheco--LGdM