Gérard Depardieu jugé en octobre pour agressions sexuelles sur deux femmes
Nouvelle étape importante dans les accusations de violences sexuelles visant Gérard Depardieu: l'acteur, déjà mis en examen pour viol, sera jugé en octobre prochain à Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d'un tournage en 2021.
"A l'issue de sa garde à vue au 3e district de police judiciaire, Gérard Depardieu s'est vu remettre une convocation devant le tribunal correctionnel", a indiqué le parquet de Paris.
"Il sera jugé en octobre 2024 pour des agressions sexuelles susceptibles d'avoir été commises en septembre 2021 au préjudice de deux victimes, sur le tournage du film +Les volets verts+" de Jean Becker, a-t-il ajouté.
"C'est un soulagement", a réagi auprès de l'AFP Me Carine Durrieu-Diebolt, qui représente une décoratrice accusant l'acteur de l'avoir agressée sexuellement sur "Les Volets Verts".
"Il y a très certainement d'autres victimes. A ce stade, autour de 20 à 25 femmes ont dénoncé des faits qui vont de l'outrage aux violences sexistes en passant par du harcèlement ou des agressions sexuelles. Il est temps qu'il soit jugé", a ajouté l'avocate, qui défend également une femme dénonçant des faits commis en 2014.
Gérard Depardieu, visé par des plaintes pour des agressions sexuelles, avait été convoqué lundi matin pour être entendu en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire.
"Quand une personne est mise en cause, fatalement, il y a bien un moment où il faut qu'elle s'explique. Et donc c'était aujourd'hui une de ces journées où il faut s'expliquer sur les accusations portées contre vous et que vous contestez", avait ajouté l'avocat, déplorant les fuites dans la presse.
Au moins trois femmes ont porté plainte contre l'acteur âgé de 75 ans.
La décoratrice sur le tournage des "Volets verts" a déposé une plainte en février pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes. Les faits remontent à septembre 2021 et se seraient déroulés dans un hôtel particulier à Paris.
D'après son récit à Mediapart, l'acteur aurait tenu de nombreux propos graveleux pendant le tournage, puis ultérieurement l'aurait "attrapée avec brutalité" et lui aurait "pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à ses seins".
Selon Mediapart, une autre femme, assistante réalisatrice sur ce même tournage, accuse l'acteur de violences sexuelles et a elle aussi déposé une plainte.
Le procès de l'interprète de Cyrano portera sur ces deux accusations.
Lors de ce tournage, "du matin au soir, on avait le droit à ses salaceries", avait témoigné l'actrice , dans un entretien à l'AFP. "Quand des producteurs de film engagent Depardieu sur un film, ils savent qu'ils engagent un agresseur", avait-elle accusé.
Une autre plainte est portée par une ancienne assistante de tournage. Elle accuse Gérard Depardieu d'agression sexuelle lors du tournage dans le Maine-et-Loire du film "Le Magicien et les Siamois" de Jean-Pierre Mocky en 2014.
- "Ses paluches partout" -
La plaignante, 24 ans à l'époque, a évoqué auprès du Courrier de l'Ouest "ses paluches partout sur (son) corps" et les "mots indécents" de l'acteur.
Les faits étant prescrits, l'acteur n'aura pas à s'expliquer sur ces faits lors du procès.
"Si on avait la prescription glissante pour les victimes majeures comme pour les victimes mineures, ces femmes-là pourraient avoir une reconnaissance judiciaire", a regretté son avocate Me Durrieu-Diebolt, espérant "une réforme législative à cet égard".
Le monstre sacré du cinéma français est par ailleurs mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles sur une jeune comédienne, Charlotte Arnould.
Les investigations sont terminées depuis le 17 avril et le parquet doit désormais prendre ses réquisitions, a précisé le parquet.
Il reviendra ensuite au magistrat instructeur d'ordonner ou non un procès.
Deux autres plaintes ont été déposées contre l'acteur. L'une, classée pour prescription, par la comédienne Hélène Darras pour agression sexuelle lors d'un tournage en 2007. La seconde en Espagne, par la journaliste et écrivaine Ruth Baza qui l'accuse de l'avoir violée en 1995.
Au total, une vingtaine de femmes ont témoigné dans la presse ou devant la justice.
"Jamais au grand jamais, je n'ai abusé d'une femme", avait de son côté affirmé l'acteur en octobre 2023 dans Le Figaro, faisant référence aux accusations de Charlotte Arnould.
Le monde du cinéma est traversé ces derniers mois par une succession d'accusations de violences sexuelles émanant d'actrices et d'acteurs.
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S.Cisneros--LGdM