De retour du G7, Joe Biden collecte des fonds, Trump cherche à séduire le Michigan
Le sommet du G7 en Italie à peine fini, le président américain Joe Biden s'est rendu à un gala de collecte de fonds à Los Angeles en présence de stars de Hollywood, son rival Donald Trump battant la campagne dans le Michigan.
Les acteurs George Clooney et Julia Roberts ainsi que l'ex-président Barack Obama, dont Joe Biden a été le vice-président pendant ses deux mandats (2009-2017), devaient assister au gala qui a déjà rapporté 28 millions de dollars, selon son équipe de campagne, un record pour le Parti démocrate.
En regagnant le territoire américain, Joe Biden a clôt une longue séquence internationale marquée par les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en France la semaine dernière, puis le G7 en Italie qui s'est achevé vendredi soir.
C'est donc sa vice-présidente Kamala Harris qui a représenté les Etats-Unis lors d'un sommet sur la paix en Ukraine en Suisse, sans la présence de la Russie.
Ce gala en Californie, présenté par la campagne Biden comme "une démonstration de force" et une manifestation du soutien "enthousiaste" de la part de l'industrie du spectacle intervient aussi quatre jours après une épreuve personnelle pour Joe Biden, 81 ans, dont le fils, Hunter, a été reconnu coupable de détention illégale d'arme à feu.
L'humoriste vedette Jimmy Kimmel devait animer une conversation entre Joe Biden et Barack Obama.
- "Swing state" -
Le démocrate devrait marteler son message de défense des droits des femmes, du droit à l'avortement et de la démocratie face à la conception du pouvoir et de la société de son adversaire.
Mais il doit également se préparer à répondre aux attaques sur son âge record pour un président américain de la part de Donald Trump, pourtant lui-même 78 ans depuis vendredi, qui commente sans relâche des images de la démarche raide et des moments d'égarement de Joe Biden.
Le candidat républicain, reconnu coupable par la justice fin mai de falsifications comptables, s'est rendu samedi dans une église noire de Détroit (nord) pour tenter de tirer partie de la récente érosion des intentions de vote en faveur des démocrates au sein de cette minorité, où il a déclaré que "l'escroc Joe Biden n'a rien fait pour vous, à part les mots".
Détroit est la ville la plus peuplée du Michigan, considéré comme un "Etat pivot" ("swing state"), susceptible de pencher démocrate ou républicain selon le scrutin.
Il s'est ensuite rendu dans une convention réunissant des électeurs de l'aile droite des Républicains et des soutiens de l'assaut du Capitole en janvier 2021.
Dans un discours de 80 minutes, fréquemment interrompu par des applaudissements, Donald Trump s'est insurgé contre le programme de protection du climat de Joe Biden, s'est moqué du président ukrainien Volodymyr Zelensky qu'il a qualifié de "commercial", et a renouvelé sa rhétorique incendiaire sur ce qu'il a appelé "l'invasion de migrants de M. Biden".
"Nous avons un pays truqué" et "des élections truquées" aussi bien que "nous avons des frontières ouvertes", a-t-il déclaré.
- Acuité mentale -
Il a également mis au défi Joe Biden de réaliser le même test cognitif que celui qu'il a passé en 2018 avec le médecin de la Maison-Blanche de l'époque, Ronny Jackson dont il a toutefois écorché le nom.
"Tout le monde connaît Ronny Johnson, membre du Congrès du Texas ? Il a dit que selon lui, j'étais le président le plus sain de l'histoire, donc c'est quelqu'un que j'ai beaucoup apprécié", a-t-il lancé, devant une foule hilare.
Donald Trump s'est moqué de Joe Biden affirmant qu'il s'était égaré lors du G7 en Italie, en se tournant "pour regarder les arbres", alors que les autres dirigeants du monde regardaient un parachutiste qui venait d'atterrir lors d'une démonstration aérienne.
Cette vidéo est néanmoins trompeuse, car elle laisse de côté des séquences montrant M. Biden se détournant des autres dirigeants du G7 pour faire un geste vers un autre parachutiste qui venait d'atterrir à sa gauche.
Joe Biden et Donald Trump apparaissent au coude-à-coude dans les sondages et ce dernier a refait une bonne partie de son retard en termes de collecte de fonds en surfant sur l'indignation de ses partisans après sa condamnation au pénal à New York le 30 mai.
Le candidat républicain a affirmé, lors de son déplacement à Détroit, que sa collecte de fonds était "la plus importante de l'histoire de la politique".
M.Pacheco--LGdM