Sous le soleil, la Techno Parade a fêté ses 25 ans: "il ne faut plus avoir peur!"
Dancefloor géant avant un défilé en rangs serrés sur fond de décibels: pour son 25e anniversaire, la Techno Parade, vitrine festive des musiques électroniques, a battu son record, avec quelques 400.000 teufeurs réunis à Paris, selon les organisateurs.
Le 19 septembre 1998, lors de la première édition, 200.000 personnes s’étaient rassemblées "pour la défense et la reconnaissance des musiques électroniques", alors diabolisées. En 25 ans, la Techno Parade revendique 143 km parcourus dans les rues de Paris, avec plus de 350 chars, 2.000 DJ et 6,3 millions de participants.
Deux mois auparavant, Jack Lang avait assisté à la Love Parade de Berlin - inspiration directe de la Techno Parade -, à l'invitation d'Henri Maurel, président de Radio FG et promoteur en France de la techno.
Vingt-cinq ans après, jusqu'à trois générations se sont retrouvées samedi après-midi sur le pavé parisien pour fêter la techno, à l'instar de Chantal, 69 ans.
Cette retraitée, rencontrée en tête de cortège, est venue d'Alfortville (Val-de-Marne) avec sa fille de 42 ans et ses petits-enfants, 9 et 12 ans, tous très en rythme.
"J'étais déjà là pour la première Techno Parade ! Je viens chaque année ! C'est une musique qui m'a toujours +éclatée+. On se laisse aller, pas besoin de savoir danser !", a-t-elle confié à l'AFP.
Dans la foule, une majorité de moins de trente ans, certains déguisés en dinosaures ou en Marsupilami, d'autres avec des coiffes de chef indien.
- "Droit de cité" -
"Il y a 25 ans, la techno était montrée du doigt. Aujourd'hui, elle a droit de cité. On l'a vu aujourd'hui: de génération en génération, le mouvement techno prouve qu’il est joyeux et pacifique », a confié à l’AFP Jack Lang, sollicité pour des nombreux selfies par les teufeurs place de la Bastille, avant le départ des chars.
"La météo est au rendez-vous, les gens sont heureux: on ne pouvait pas attendre mieux pour ce 25e anniversaire", a confié à l'AFP, lors du top départ, Tommy Vaudecrane, président de Technopol qui organise l’événement depuis sa première édition.
"Il ne faut plus avoir peur! Le temps du doute et des craintes autour des musiques électronique est dépassé. Il est temps que les festivals de musiques électro soient considérés comme des festivals de musique comme les autres", a ajouté M. Vaudecrane, formant le vœu que les "free parties" et les "teknivals" soient acceptés à 100%.
"Malgré près de 30 ans de combat, notre message aujourd'hui est de faire comprendre qu'il y a encore une inégalité de traitement des artistes et des événements électro, avec des contraintes supplémentaires lors de l'implantation de festivals, une pression sur certaines communes", a souligné le président de Technopol.
"Du (compositeur) Pierre Henry à la +French Touch+ en passant par Jean-Michel Jarre, Laurent Garnier ou Manu Le Malin, les artistes électroniques ont marqué l’histoire de la musique depuis près de 50 ans. Ils ont fait de la France l’un des pays de référence dans le monde et ces courants doivent aujourd’hui être mieux considérés et protégés", estime Tommy Vaudecrane. Il propose notamment la création partout en France de zones d'accueil pour les festivals techno, sans contraintes sonores ou de jauge.
A.Cantu--LGdM