Jour J pour les fans de Taylor Swift, en concert à Paris avant l'Europe
Costumes pailletés, lunettes-coeur et ongles aux couleurs de ses albums, les fans de Taylor Swift ont rendez-vous jeudi soir à Paris, avant Lyon, Madrid, Londres ou Munich, pour le lancement de la tournée de la méga-star sur le Vieux continent.
Au pied de Paris La Défense Arena, les plus assidus campent depuis plusieurs jours dans une vingtaine de tentes.
"Ca n'était pas prévu mais je suis venue faire du repérage et, quand j'ai vu les premières tentes, j'ai un peu paniqué", raconte la Française Chris, 30 ans, rencontrée par l'AFP mercredi après-midi. "Comme on a payé la place un certain prix (180 euros en moyenne, selon la salle de concert), on n'a pas envie d'être mal placé. Et la météo aussi le permet".
D'autres fans arrivaient en flot continu pour récupérer le livre destiné aux détenteurs de places VIP ou acheter des souvenirs, t-shirt, sweatshirt, gourde ou bracelet.
Consciente de l'impatience du public et de son appétit pour les produits dérivés après avoir assisté aux shows japonais de Taylor Swift, Paris La Défense Arena ouvrira ses portes dès 15h30 (13H30 GMT) pour les VIP et a doublé ses points de vente, a précisé à l'AFP Bathilde Lorenzetti, vice-présidente de l'enceinte. Le concert démarre à 20H00 (18H00 GMT).
- "Écho à notre vécu" -
Dans les files d'attente, jeunes adultes côtoient cinquantenaires en couple et enfants avec leurs parents. Certains échangent des "bracelets d'amitié" faits de leur main, une coutume lors de cette tournée.
Les langues se mélangent, avec 30% de non-Français, dont 20% d'Américains, parmi les 42.000 spectateurs de chacun des quatre concerts programmés à Paris jusqu'à dimanche, selon des chiffres communiqués par la salle.
L'Américaine Kelly Shrout, 40 ans, et une dizaine de ses amis d'université ont ainsi fait le déplacement et visiteront également Versailles et Disneyland Paris.
Le point commun de cette foule: avoir été touché par les textes d'une artiste qui chante depuis 17 ans ses joies et ses peines.
"On connaît ses plus grands tubes qui sont hyper +catchy+ (accrocheurs, NDLR), très pop. Mais, quand on s'intéresse plus profondément à sa discographie, il y a des morceaux sur lesquels elle se livre. Taylor Swift parle de relations toxiques, d'amour impossible, de politique, de santé mentale, etc. Je pense qu'on peut tous trouver une chanson qui fait écho à notre vécu", témoigne Chris.
La sixième tournée de la personnalité de l'année 2023, selon le magazine Time, a débuté en mars de la même année aux Etats-Unis. Baptisée "The Eras Tour", elle est devenue à la fin de l'an dernier la première de l'histoire à écouler plus d'un milliard de dollars de billets. Ce chiffre devrait plus que doubler d'ici son terme au Canada en décembre.
- Nouvel album -
Le show millimétré de 03h20, que la chanteuse a emmené à travers les Amériques, en Asie et en Australie, retraçait jusque-là les dix albums (depuis "Taylor Swift" en 2006) qui l'ont propulsée d'étoile montante de la country américaine à plus grande star internationale de la pop, avec 110 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify (contre 70 pour Beyoncé ou Dua Lipa).
Mi-avril, la chanteuse de 34 ans a sorti son 11e opus. Vendu à 1,4 million d'exemplaires le premier jour, "The Tortured Poets Department" est devenu le plus écouté à son lancement sur la plateforme de streaming musical, avec un milliard de streams en cinq jours. Et ce malgré des critiques mitigées, le magazine musical britannique NME le qualifiant de "rare faux pas".
"Elle va peut-être inclure ce nouvel album ?", s'interroge Noah, Français de 20 ans. Des images de répétitions mises en ligne par l'artiste aux plus de 500 millions d'abonnés tous réseaux sociaux confondus ont laissé entrevoir de nouveaux tableaux.
Après avoir inscrit avec ses amis "22 mails différents" pour obtenir des places, Noah assistera aux quatre soirées parisiennes. Chris, elle, avait réservé une salle de réunion avec des collègues pour guetter les précieux sésames. Elle assistera à plusieurs concerts européens.
Taylor Swift, ancienne petite fiancée de l'Amérique qui a pris position contre le trumpisme en 2018, doit se rendre en Suède, au Portugal, en Espagne, à Lyon (2-3 juin), au Royaume-Uni, en Irlande, aux Pays-Bas, en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Pologne et en Autriche.
Avec à chaque fois un impact notable attendu sur l'économie locale.
Y.Dominguez--LGdM