La Gaceta De Mexico - Parler, réseau social prisé de l'ultradroite américaine.. et de Kanye West

Parler, réseau social prisé de l'ultradroite américaine.. et de Kanye West
Parler, réseau social prisé de l'ultradroite américaine.. et de Kanye West / Photo: © AFP

Parler, réseau social prisé de l'ultradroite américaine.. et de Kanye West

En passe d'être acheté par Kanye West, le réseau social Parler jouit d'une certaine popularité au sein de l'ultradroite américaine et des proches de l'ancien président Donald Trump.

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Retirée pendant plusieurs mois des principaux magasins d'applications mobiles début 2021 à cause d'une modération des contenus insuffisante, la plateforme a fini par être à nouveau autorisée. Mais elle est loin de rivaliser avec des géants comme Facebook ou Twitter.

Le rappeur de 45 ans, qui se fait appeler Ye, a justifié son projet d'acquisition en disant vouloir défendre les opinions conservatrices et "le droit de s'exprimer librement".

- "Symbole de statut social" -

Parler se présente comme une alternative aux réseaux sociaux traditionnels, s'érigeant en défenseur de la liberté d'expression face à des groupes accusés de censure et de parti pris anti-conservateur par la droite américaine.

Le réseau a été lancé à l'été 2018 par John Matze, un ingénieur informatique, et Rebekah Mercer, une importante donatrice du parti républicain.

Relativement confidentiel jusqu'en 2021, il a vu sa popularité grimper avec l'éviction de Donald Trump de Twitter, quand l'ex-président américain avait encouragé ses partisans avant l'invasion du Capitole le 6 janvier 2021.

Le projet de rachat de Kanye West intervient au moment où le rappeur fait face à des accusations de racisme et d'antisémitisme, qui lui ont notamment valu une restriction de ses comptes Twitter et Instagram.

"En acquérant Parler, Kanye peut s'assurer qu'il peut dire ce qu'il veut sur la plateforme", notent Joshua Tucker, co-directeur du Center for Social Media and Politics (CSMaP) de l'université de New York, et Megan Brown, ingénieure à CSMaP.

"Il se peut également que le fait de posséder un réseau social devienne désormais un symbole de statut social pour les ultra-riches au franc-parler, en particulier ceux qui ont rencontré des problèmes avec les plateformes existantes" ajoutent-ils.

Donald Trump a lancé sa propre plateforme en début d'année tandis qu'Elon Musk, le fantasque patron de Tesla et SpaceX, est engagé dans une saga à rebondissements autour de son rachat de Twitter.

- Très loin de Facebook -

Selon le cabinet spécialisé data.ai, Parler a été téléchargé 8,5 millions de fois depuis son lancement, dont 6,2 millions de fois aux Etats-Unis.

En septembre, l'application a seulement totalisé 58.000 téléchargements dans le monde sur iOS et Google Play, très loin des 72 millions de téléchargements enregistrés par Facebook sur la même période.

Interrogé par l'AFP sur son nombre d'utilisateurs et sa situation financière, Parler n'a pas donné suite.

Donald Trump ne possède pas de compte officiel sur la plateforme.

Kanye West, qui a ouvert son compte Parler la semaine dernière, est lui suivi par 1.800 abonnés. Il en a plus de 31 millions sur Twitter et 18,2 millions sur Instagram.

- Interdit puis autorisé -

Déplorant la multiplication des menaces de violences et d'activités illégales sur le réseau après l'assaut du Capitole en janvier 2021, Apple et Google l'avaient retiré de leurs plateformes de téléchargement.

Amazon Web services (AWS) avait aussi décidé de ne plus l'héberger sur ses serveurs, bannissant de fait la plateforme.

Parler est de nouveau accepté sur l'App Store depuis avril 2021 et sur le Google Play Store depuis septembre 2021.

"Vraisemblablement, il y a eu un changement dans le règlement de Parler plutôt que dans celui de Google ou d'Apple", avancent Joshua Tucker et Megan Brown.

- Audience limitée -

Outre Parler, une galaxie de réseaux sociaux s'adressant à un public ultraconservateur a essaimé ces dernières années aux Etats-Unis, notamment Gettr, Gab et Rumble.

En février, la plateforme de Donald Trump, Truth Social, a fait son entrée en scène, une mise en ligne marquée par de nombreux bugs techniques.

Après avoir été supprimée du Google Play Store cet été en raison d'une politique de modération jugée insuffisante, l'application est de nouveau approuvée depuis la semaine dernière.

L'audience de ces différents réseaux reste pour l'heure limitée.

Selon une étude récente du Pew Research Center, seuls 6% des Américains s'informent régulièrement via l'une de ces applications dites "alternatives".

P.Ortega--LGdM