La Gaceta De Mexico - A Kiev, Donald Tusk martèle son soutien à l'Ukraine dans son combat contre "le mal"

A Kiev, Donald Tusk martèle son soutien à l'Ukraine dans son combat contre "le mal"
A Kiev, Donald Tusk martèle son soutien à l'Ukraine dans son combat contre "le mal" / Photo: © Service de presse du Premier ministre ukrainien/AFP

A Kiev, Donald Tusk martèle son soutien à l'Ukraine dans son combat contre "le mal"

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a martelé son soutien à l'Ukraine, engagée selon lui dans un combat "entre le bien et le mal" face à la Russie, lundi lors d'une visite à Kiev, où il a également évoqué le problème concurrentiel entre routiers polonais et ukrainiens.

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"Je n'ai pas honte d'utiliser de grands mots: c'est ici, en Ukraine, que passe le front mondial entre le bien et le mal", a déclaré M. Tusk lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Je veux qu'on l'entende dans toutes les capitales européennes, aux Etats-Unis et au Canada, partout dans le monde libre", a insisté M. Tusk.

Le chef du gouvernement polonais a déclaré que son pays allait "faire tout son possible pour augmenter les chances ukrainiennes d'une victoire".

De son côté, le président ukrainien a salué "un nouveau paquet de mesures de défense polonaises".

"Nous apprécions cette assistance continue. Il existe une nouvelle forme de coopération permettant d'acheter des armes à plus grande échelle pour répondre aux besoins de l'Ukraine - un prêt polonais pour l'Ukraine", a-t-il signalé, sans autres détails.

L'ancien président du Conseil européen, devenu le 13 décembre chef du gouvernement polonais, lui a promis d'oeuvrer à ce que "l'ensemble de l'UE prenne au sérieux vos ambitions européennes".

Le président ukrainien a réitéré sa conviction que "l'Ukraine doit faire partie de l'UE, tant en termes de valeurs qu'en raison de son économie, un grand marché".

M. Zelensky a par ailleurs regretté que l'Ukraine ne fasse pas partie de l'Otan, car, selon lui, "il y a plusieurs pays sceptiques". "Officiellement, ils craignent une escalade de la part de la Russie", a-t-il avancé. "Cela semble offensant, car cela suggère que ce n'est pas leur guerre. C'est humiliant et traître (...) Nous luttons contre ce scepticisme", a indiqué M. Zelensky.

- Routiers polonais mécontents -

M. Tusk a indiqué que Varsovie et Kiev vont "investir ensemble" dans des sociétés basées dans les deux pays, dont la production permettra d'"augmenter les capacités de défense polonaises, ukrainiennes et européennes".

Selon lui, les deux capitales trouveront aussi "de bonnes solutions" au problème des importations de blé ukrainien qui inquiète les agriculteurs, mais aussi à celui des transporteurs.

"Nous allons les chercher dans nos entretiens bilatéraux (...) peut-être il n'y aura pas besoin d'y engager des institutions internationales", a-t-il souhaité.

Les routiers polonais, qui ont bloqué depuis novembre la frontière avec l'Ukraine pour dénoncer une concurrence déloyale de la part de Kiev, ont suspendu leur mouvement la semaine dernière, dans l'attente des résultats d'entretiens du nouveau gouvernement à Kiev et à Bruxelles et des démarches attendues de la part de la nouvelle coalition au pouvoir en Pologne.

- Attaque de drones -

Quelques heures avant l'annonce de cette visite, Kiev a indiqué que les forces russes avaient attaqué l'Ukraine avec huit drones de conception iranienne, mais que ses systèmes de défense aérienne les avaient abattus.

Pour Kiev, le contrôle de l'espace aérien du pays est une priorité pour cette année. Les autorités ont exhorté l'Occident à fournir davantage de systèmes adéquats.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, les drones ont été lancés depuis la région méridionale de Primorsko-Akhtarsk, puis abattus dans les régions du sud et du centre de l'Ukraine.

Aucun dommage n'a été signalé dans l'immédiat.

Cette attaque fait suite à des opérations ukrainiennes dirigées contre des régions frontalières de la Russie, visant des installations de stockage de pétrole.

Des sources du secteur ukrainien de la sécurité ont revendiqué, auprès de l'AFP, certaines de ces attaques, mais Kiev et l'armée ukrainienne restent très discrets sur les opérations menées à l'intérieur de la Russie.

Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a toutefois attribué à Kiev la responsabilité d'un incendie survenu le week-end dernier dans le port d'Oust-Louga, près de Saint-Pétersbourg.

"Le régime de Kiev continue de montrer son visage bestial. Il frappe les infrastructures civiles, les gens", a déclaré lundi M. Peskov, interrogé sur l'incendie du terminal de gaz naturel.

Bien que la ligne de front tentaculaire qui traverse l'est et le sud de l'Ukraine n'ait pratiquement pas bougé depuis un an, les forces russes continuent à pilonner les villes et les villages situés à proximité des combats.

Au moins une personne a été tuée lors d'une frappe lundi matin dans une zone industrielle de Kramatorsk, dans l'est du pays, vers 07H30 GMT.

En face d'un bâtiment administratif, au toit détruit et aux vitres soufflées, la rue et les trottoirs étaient constellés de petits impacts d'éclats d'une roquette ou d'un missile, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans une autre rue longeant un côté du bâtiment, le corps d'un homme mort gisait au volant de sa voiture, dont la portière avant gauche était ouverte.

X.Quintero--LGdM