La Gaceta De Mexico - Poursuite de la mobilisation des agriculteurs, endeuillée par un accident dans l'Ariège

Poursuite de la mobilisation des agriculteurs, endeuillée par un accident dans l'Ariège

Poursuite de la mobilisation des agriculteurs, endeuillée par un accident dans l'Ariège

Le mouvement de protestation des agriculteurs qui se poursuit mardi, est endeuillé par un accident près d'un point de blocage dans l'Ariège, dans lequel une agricultrice est décédée, tandis que son mari et sa fille ont été grièvement blessés.

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Les victimes ont été renversées mardi à l'aube sur un barrage routier, selon des sources concordantes. Les trois occupants de la voiture qui a foncé sur le barrage ont été interpellés et placés en garde à vue, selon une source policière.

"Dans le moment particulier que vit l'agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre", a déclaré sur RMC le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.

Les syndicats agricoles JA et FDSEA ont annoncé la levée du barrage sur la RN20 où s'est produit l'accident.

Au lendemain d'une réunion apparemment infructueuse avec le gouvernement, le mouvement s'étend mardi avec de nouveaux blocages sur de grands axes.

Vers 4H00, "une trentaine de tracteurs avec des remorques contenant des bottes de paille et du lisier" ont bloqué la circulation sur l'A7 dans les deux sens, à hauteur de Saint-Rambert-d'Albon, commune située entre Lyon et Valence, selon la préfecture de la Drôme.

La préfecture a mis en place des déviations, mais toutes les voies alternatives restent très encombrées, selon un photographe de l'AFP. Une déviation a été mise en place "via Grenoble dans les deux sens de circulation pour contourner la difficulté", selon le compte X de l'A7 géré par Vinci Autoroutes.

Dans le sud-ouest, deux nouveaux blocages sont apparus à une entrée de l'autoroute A64 à Pau et sur l’A63 à hauteur de Bayonne, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. "A cette heure, l'accès à l'Espagne depuis l'A64 reste accessible", précise toutefois la préfecture sur X (ex-Twitter).

A Agen, les agriculteurs bloquent toujours mardi l’A62, où ils ont pris position avec des dizaines de tracteurs lundi après-midi. Ils ont demandé audience au préfet du Lot-et-Garonne, qui a accepté de les recevoir.

Le trafic ferroviaire reste également perturbé, indique mardi matin le compte X TER Nouvelle-Aquitaine, après que des agriculteurs ont déversé des pneus sur les voies la veille au soir.

- "Bouger les lignes" -

De "petites actions" ont aussi eu lieu dans l'Est lundi soir, notamment au péage de Saint Avold où des barrières d'autoroutes ont été démontées, ainsi qu'un blocage à la frontière allemande à Sarrebrucke, selon Fabrice Couturier, président de la FDSEA Moselle qui annonce plus d'actions à partir de mercredi.

 

La mobilisation peut durer "une journée", "une semaine" ou "le temps qu'il faudra pour que les réponses soient apportées", a déclaré mardi sur RMC le président de la FNSEA.

La veille, à sa sortie de Matignon, il a dit attendre du Premier ministre des déclarations "qui fassent bouger les lignes sensiblement", évoquant une remise immédiate sur le gazole pour les tracteurs, au lieu d'un remboursement sur facture et déclaration.

M. Attal veut "aller vite", "dans la semaine" pour certaines annonces, a affirmé dans la foulée le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

- Réduire les "paperasseries" -

Premier syndicat agricole français, la FNSEA, a remporté depuis plusieurs années de nombreux arbitrages auprès du gouvernement, comme sur les taxes sur l'eau ou les pesticides, mais les agriculteurs continuent de se plaindre de crouler sous les normes et de ne pas gagner assez bien sa vie.

Parmi les multiples revendications entendues sur le terrain: des simplifications administratives, pas de nouvelle interdiction de pesticides, arrêter d'augmenter le prix du gazole pour les tracteurs, être indemnisé plus vite après des calamités ou encore la pleine application de la loi censée obliger les industriels et les grandes surfaces à mieux payer les agriculteurs.

Gabriel Attal avait déjà promis samedi de "faciliter la vie" des agriculteurs en réduisant les "paperasseries".

Le gouvernement craint un embrasement car, des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne ou l'Allemagne, les agriculteurs multiplient les actions contre les hausses des taxes et le "Pacte vert" européen.

S'exprime de façon diffuse une "exaspération" commune face à une "surchauffe réglementaire", estime Christiane Lambert, présidente du Copa-Cogeca, l'organisation des syndicats agricoles majoritaires européens.

Mardi, les ministres européens du secteur agricole se réunissent à Bruxelles.

S.Olivares--LGdM