La Gaceta De Mexico - Grève SNCF: débrouille au menu pour les voyageurs, 1 TGV sur 2 jusqu'à dimanche

Grève SNCF: débrouille au menu pour les voyageurs, 1 TGV sur 2 jusqu'à dimanche

Grève SNCF: débrouille au menu pour les voyageurs, 1 TGV sur 2 jusqu'à dimanche

Un TGV sur deux circule en France vendredi du fait d'une grève des contrôleurs, un rythme qui perdurera jusqu'à dimanche, obligeant certains voyageurs à revoir leurs trajets pour les vacances ou le week-end.

Taille du texte:

Avec trois contrôleurs sur quatre en grève vendredi et ce week-end visant une revalorisation salariale, la SNCF a donné la priorité aux liaisons vers les Alpes pour le premier chassé-croisé des vacances d'hiver, qui voit les premiers retours de la zone C (Paris, Montpellier et Toulouse).

"Je me suis ruée sur les BlaBlaBus dès que j'ai appris hier que mon train était annulé", raconte Jade, 22 ans, à la gare routière de Bercy, à Paris.

"J'ai eu de la chance d'avoir une place car tout était complet très vite", ajoute l'étudiante en théâtre, qui a quitté les cours plus tôt pour pouvoir rentrer à Rennes pour les vacances.

Plus de chance pour Lisa Billiard, qui a pu trouver un train gare Saint-Charles, à Marseille. "Mon train pour Toulouse a été annulé, mais on est prévenus, donc on s'adapte", explique la jeune entrepreneuse, qui se dit "pour la grève".

Le service est réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités.

La compagnie annonce un trafic "normal" pour les trains Ouigo classiques et "perturbé" pour les liaisons européennes, comme l'Eurostar.

La circulation est meilleure sur les lignes locales avec "en moyenne, 8 TER sur 10". Elle est annoncée "normale" en Bourgogne, "perturbée" dans le Nord-Pas-de-Calais, et "légèrement perturbée" sur l'axe Marseille-Toulon, selon les sites régionaux.

"On interdit à beaucoup de Français de partir ou de revenir de vacances dans des conditions sereines", a déploré vendredi matin Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités sur TF1, estimant devoir "des excuses" aux clients.

"On aura un train sur deux dimanche et nos clients reçoivent un mail, un SMS pour leur préciser si leur train est confirmé ou annulé", ajoute-t-il.

"Je pense que les vrais problèmes vont commencer ce week-end", craint Adrien Audoye, jeune parisien en transit à Grenoble vers l'Alpe d'Huez, qui se félicite d'avoir choisi un train "vendredi très tôt, un peu en décalé".

- Priorité à la neige -

"Tous les Français ne pourront pas voyager", avait prévenu jeudi Christophe Fanichet, le patron de SNCF Voyageurs, assumant "la priorité" donnée aux "trains qui sont complets et… en février, ce sont les trains des Alpes".

Les trains à destination et en provenance des Alpes dont les wagons étaient complets devraient donc tous circuler.

En contrepartie certaines lignes sont davantage touchées, à l'image de Paris-Bordeaux, où les deux tiers des trains sont annulés.

Les stations des Pyrénées sont aussi plus difficilement desservies, avec de nombreux TGV annulés de Paris vers Lourdes, Tarbes ou Pau.

Les voyageurs dont le train est supprimé pourront échanger leur billet sans frais ou se le faire rembourser. Le transporteur offre également une réduction de 50% sur leur prochain voyage aux clients concernés.

La SNCF doit faire un point vendredi sur le nombre d'échanges de billets effectués.

- Fins de carrière -

Les syndicats grévistes estiment que l'accord de sortie de crise négocié fin 2022 - où une grève le week-end de Noël avait laissé 200.000 voyageurs sur le carreau -, tarde à être appliqué.

Ils demandent aussi une renégociation de l'accord sur les fins de carrière.

"Les engagements de l'entreprise qui ont été pris en décembre 2022 sont tenus", notamment sur les postes supplémentaires, a répliqué le patron de SNCF Voyageurs.

"On ne peut pas dire oui à tout", a estimé vendredi Alain Krakovitch, qui juge "très corrects" les 17% d'augmentations de salaire en trois ans dans le groupe. "Beaucoup de Français ne sont pas dans cette situation", a-t-il observé.

Cette grève, lancée à l'initiative d'un collectif informel de contrôleurs, a relancé le débat sur le droit de grève pendant certaines périodes.

"La grève doit être l'arme ultime", or elle est "devenue un instrument de la négociation", a pointé le président du Sénat Gérard Larcher, ouvert à la discussion sur des dispositifs pour encadrer des mouvements sociaux comme celui des contrôleurs de la SNCF.

Un texte de la droite sénatoriale interdisant les préavis autour des jours fériés et sur "les deux premiers et les deux derniers jours" des vacances scolaires est ainsi dans les tuyaux.

Le Premier ministre Gabriel Attal a déploré mercredi "une forme d'habitude" à voir une grève des cheminots "à chaque vacance".

"C'est vrai qu'en tant qu'usager, c'est parfois pénible, mais le droit de grève est un droit absolument fondamental, il faut qu'on le protège" estime vendredi Gérard Martinez, retraité de 68 ans, devant la gare Montparnasse à Paris, dont le train vers Andorre a été annulé au dernier moment.

bur-vid-tsz-iw-ahe-cdu-max/abb/pta

Y.Mata--LGdM