La Gaceta De Mexico - Macron veut un débat avec le monde agricole, le patron de la FNSEA refuse

Macron veut un débat avec le monde agricole, le patron de la FNSEA refuse
Macron veut un débat avec le monde agricole, le patron de la FNSEA refuse / Photo: © AFP

Macron veut un débat avec le monde agricole, le patron de la FNSEA refuse

Emmanuel Macron va participer à un débat samedi avec "l'ensemble des acteurs du monde agricole", a annoncé jeudi la présidence mais le dirigeant de la FNSEA Arnaud Rousseau a dit son refus d'y prendre part en raison de la présence prévue des Soulèvements de la Terre, qualifiée de "provocation inacceptable".

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Le président de la République souhaite "esquisser l'avenir" de la filière, a indiqué l'Elysée. "L’ensemble des acteurs pourront donner leur point de vue, faire des propositions, confronter des idées", a promis la présidence.

Un souhait qui a pris du plomb dans l'aile quelques heures plus tard, lorsque Arnaud Rousseau a jugé l'invitation des Soulèvements de la Terre à cette discussion "inacceptable pour les agriculteurs".

"J'avais accepté de participer à un débat. Dans ces conditions, je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu'une mascarade", a déclaré le patron du premier syndicat agricole sur X jeudi soir.

"Les convier c’est les forcer à entrer dans le cadre républicain. Ils ne pourront plus justifier ensuite de faire des actions pendant la durée du salon", a déclaré un conseiller de l'Elysée au sujet du collectif que l'exécutif voulait dissoudre avant que la décision ne soit annulée par le Conseil d'Etat.

Le débat, qui doit durer au moins deux heures, est censé réunir les principaux responsables des syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne, etc.), mais aussi des représentants de la grande distribution et des industriels tels que le transformateur de viande Bigard.

Plusieurs responsables d'associations environnementales sont également invités comme le Réseau Action Climat, Générations Futures et donc les Soulèvements de la Terre.

La présidence veut des échanges "ouverts, francs et transparents", "sans filtre", "dans un état d'esprit républicain". Le président "souhaite vraiment que la parole soit libre", a déclaré l'Elysée.

Les échanges promis, qui rappellent les grands débats organisés en pleine crise des "gilets jaunes" en 2019, auront lieu sur un "ring", traditionnel lieu de présentation des animaux, au salon.

- "Rien de concret" -

L'annonce de ce débat est survenue alors que les agriculteurs, en colère depuis plusieurs semaines, maintiennent la pression sur le gouvernement. Une centaine d'entre eux ont manifesté jeudi à Arras à l'appel de la Coordination rurale pour réclamer des "actes".

"Je ne pensais pas encore une fois redescendre dans la rue, je préférerais être dans ma ferme à travailler", mais "des annonces ont été faites et il n'y toujours rien de concret", a déploré par exemple Adrien Spriet, venu garer son tracteur devant la préfecture où une délégation a été reçue dans l'après-midi.

Dans l'Oise, des agriculteurs ont défilé à Beauvais sur 80 tracteurs jusque devant le préfecture. Idem devant les sous-préfectures de Compiègne et Senlis. Des opérations escargot ont aussi eu lieu sur les routes de ce département, à l'initiative de 400 agriculteurs, d'après la FDSEA.

"On attend l'intervention du président (Emmanuel Macron) parce que ce qu'a annoncé le Premier ministre Gabriel Attal ne nous satisfait pas", a expliqué Linda Monnier, directrice de la FDSEA de l'Oise.

Gabriel Attal se rendra vendredi en Charente-Maritime, où il visitera le marché de Royan puis rencontrera notamment des représentants des agriculteurs.

- Agriculteurs espagnols -

Mercredi, le Premier ministre a récapitulé les dizaines d'engagements et chantiers déjà lancés pour répondre à la colère du monde agricole.

De nouvelles mesures ont également été annoncées sur les visas des saisonniers étrangers, les pesticides, avec l'abandon d'un indicateur controversé, ou encore la rémunération. Ces déclarations n'ont pas empêché plusieurs actions de protestation un peu partout en France.

Jeudi, une vingtaine d'actions ont eu lieu sur le territoire, dont un tiers engagées depuis mercredi, selon une source policière (blocages de plateformes, bases logistiques, échangeurs autoroutiers…). Des préfectures et sous-préfectures ont aussi été visées.

D'après une source policière, des agriculteurs espagnols envisagent la semaine prochaine des blocages à la frontière avec la France, en espérant être rejoints par des agriculteurs français.

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D.F. Felan--LGdM