La Gaceta De Mexico - Mort du petit Emile: des questions et des doutes à dissiper

Mort du petit Emile: des questions et des doutes à dissiper
Mort du petit Emile: des questions et des doutes à dissiper / Photo: © AFP

Mort du petit Emile: des questions et des doutes à dissiper

Chute accidentelle, homicide involontaire, meurtre ? Si le décès du petit Emile a été confirmé dimanche, neuf mois après sa disparition dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), les enquêteurs étaient de retour sur le terrain lundi, pour tenter de répondre aux questions autour de ce drame.

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"On n'est pas certains de découvrir la cause ou les circonstances de la mort", a prévenu la porte-parole de la gendarmerie, Marie-Laure Pezant, sur France Info: "On a une partie des ossements, on n'aura peut-être pas tous les éléments pour définir les circonstances du décès".

L'objectif des gendarmes, une centaine encore mobilisés lundi sur place, sera d'abord d'essayer de trouver de nouveaux éléments. Pour cela, le minuscule bourg de 25 habitants a été à nouveau coupé du monde dimanche et le restera au moins jusqu'à dimanche, comme l'a décidé un arrêté municipal.

Dans le froid et sous un ciel bleu, les enquêteurs vont donc poursuivre leurs recherches, sans doute rendues plus difficile encore en raison des fortes pluies tombées toute la nuit.

Seuls quelques ossements, dont le crâne de l'enfant de deux ans et demi, avaient été retrouvés par une randonneuse samedi, non loin du hameau, rattaché au village du Vernet, entre Digne-les-Bains et Gap. "Dans une zone en pleine nature, escarpée et pas toujours facile d'accès" qui avait pourtant été inspectée "plusieurs fois" depuis juillet, a précisé Mme Pezant, en reconnaissant qu'il existe "une chance infime" que les enquêteurs soient passés à côté du corps lors des battues de cet été.

L'objectif sera de déterminer scientifiquement si le corps se trouvait bien à cet endroit dès la disparition de l'enfant: "Quand vous avez un corps qui est déposé sur un sol vous avez des éléments dans le sol qui permettent de savoir que le corps a séjourné un certain temps sur ce sol", a ainsi expliqué la porte-parole de la gendarmerie.

Des experts, dont des anthropologues, vont "essayer d'identifier si ces ossements étaient ou pas sur place, ou s'ils ont pu être ramenés par différents moyens : une personne humaine, un animal qui les aurait transportés ou bien les conditions météo qui auraient modifié le sol et qui les auraient bougés jusqu'ici".

Ces anthropologues vont travailler de concert sur le terrain avec certains de leurs collègues de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), pendant que les analyses criminalistiques sur les ossements retrouvés vont elles se poursuivre dans les laboratoires de l'institut à Pontoise, en banlieue parisienne.

- "Le mystère se déplace" -

Quand il a disparu, le 8 juillet, Emile venait d'arriver pour l'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. Là où la famille passe ses vacances depuis des années. Deux voisins affirment l'avoir vu, dans la rue principale du hameau, mais avec des récits contradictoires.

Le petit garçon y avait été aperçu vers 17h15, alors qu'il portait un haut jaune, un short blanc et des chaussures de randonnée. Ses parents, des catholiques très croyants habitant La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, n'étaient pas présents ce jour-là.

Avec la découverte de samedi, la thèse de la chute accidentelle regagne désormais en crédibilité: cette hypothèse avait pourtant semblé s'étioler à la suite des multiples battues infructueuses menées ces derniers mois autour du hameau, à 1.200 mètres d'altitude, sur les flancs du massif des Trois-Evêchés.

Ce rebondissement dramatique est survenu deux jours après une "mise en situation", une sorte de reconstitution des faits effectuée pour la première fois depuis le lancement de l'enquête. Lors de celle-ci, 17 personnes avaient été convoquées, dont toutes celles présentes le jour de la disparition d'Emile, pour tenter de déterminer leurs faits et gestes dans les derniers instants avant sa disparition.

Les parents, qui avaient laissé l'enfant sous la responsabilité de son grand-père maternel, ont eux indiqué à l'AFP être "en deuil", après "cette nouvelle déchirante redoutée".

L'enquête s'avère encore longue car "complexe", a insisté dimanche auprès de l'AFP le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. "Le mystère se déplace, mais on est toujours dans le mystère", a résumé le maire du Vernet, François Balique.

P.Gomez--LGdM