Amazon: les employés d'un second entrepôt new-yorkais votent sur un syndicat
Les employés d'un centre de tri d'Amazon à New York commencent lundi à voter pour décider ou non de rejoindre Amazon Labor Union (ALU), qui a récemment créé la surprise en devenant le premier syndicat au sein du géant des ventes en ligne aux Etats-Unis.
Environ 1.800 salariés sont appelés à se prononcer jusqu'à vendredi dans une tente installée pour l'occasion près du site, avec un dépouillement prévu lundi prochain.
Le bâtiment, appelé LDJ5, est situé dans une zone industrielle du quartier de Staten Island, de l'autre côté de la rue par rapport à l'entrepôt JFK8, où 55% des salariés ont voté fin mars pour être représentés par ALU.
Deuxième employeur aux Etats-Unis après le géant de la distribution Walmart, Amazon avait jusqu'alors réussi à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays depuis sa création en 1994.
Christian Smalls, président d'ALU, s'est dit confiant dimanche sur le vote au centre de tri. "On a des ondes positives, on profite de l'élan", a-t-il déclaré à l'AFP.
Deux figures de l'aile gauche du parti démocrate, Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, étaient venues soutenir le mouvement à l'occasion d'un rassemblement devant le bâtiment.
"Cette bataille ne concerne pas seulement Amazon à Staten Island", a assené Bernie Sanders. "Les travailleurs en ont plus qu'assez de descendre toujours un peu plus bas pendant que des milliardaires comme (Jeff) Bezos (le fondateur de l'entreprise, NDLR) s'enrichissent", a-t-il souligné.
"Vous êtes devenus une inspiration pour des millions de travailleurs à travers le pays", a-t-il aussi noté en s'adressent aux membres du syndicat.
Si la victoire d'ALU à JFK8 est confortée par une deuxième réussite, cela pourrait inciter d'autres entrepôts à se lancer.
Les membres de l'organisation assurent avoir déjà été contactés par des représentants de plusieurs dizaines d'entrepôts de tous les Etats-Unis.
Motivés par l'attitude de leur entreprise pendant la pandémie et plus récemment par l'inflation, plusieurs groupes de salariés de multinationales comme Amazon, Starbucks ou Apple tentent actuellement de s'organiser.
Amazon de son côté a déposé un recours contre le résultat du vote à JFK8, estimant notamment que des membres de l'ALU avaient "intimidé" les salariés et accusant l'agence chargée de superviser le scrutin, NLRB, d'être biaisée.
A.Munoz--LGdM