Wall Street finit en hausse, portée par les résultats de sociétés et la Fed
La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi et signé une quatrième séance consécutive de progression, dans un marché qui voit le discours de la Fed s'assouplir et qui se satisfait des résultats de sociétés.
Le Dow Jones a gagné 0,63% à 35.629,33 points, l'indice Nasdaq, au fort parfum technologique, a pris 0,50%, à 14.417,54 points, et l'indice élargi S&P 500, 0,94%, à 4.589,38 points.
Beaucoup d'investisseurs se disaient soulagés par la tonalité des dernières prises de parole de membres de la Banque centrale américaine (Fed), qui semblent avoir écarté la possibilité d'un relèvement de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) d'un coup, ce qui serait une première depuis 2000.
"Tout le monde s'est un peu calmé", a commenté Maris Ogg, présidente de la société de gestion Tower Bridge Advisors.
Autre catalyseur des indices mercredi, les résultats étincelants de plusieurs grands noms de la cote, en premier lieu Alphabet (Google), mais aussi le fabricant de semi-conducteurs AMD.
"Même si les résultats sont irréguliers, pour toutes les raisons que nous connaissions déjà", des problèmes d'approvisionnement à l'inflation persistante, en passant par la pénurie de main-d'oeuvre, "ils ne sont pas mauvais. Il y a eu beaucoup de bons chiffres", a noté l'analyste.
Les investisseurs n'ont pas fait grand cas de la perte de 301.000 emplois dans le secteur privé en janvier aux États-Unis, qui a pourtant pris de cours les économistes, qui s'attendaient à 220.000 créations d'emplois.
L'économiste en chef du cabinet ADP, qui a publié ces chiffres, a indiqué que ce mouvement était lié à "l'effet du variant Omicron" du coronavirus.
Maris Ogg a rappelé que l'indicateur était souvent en net décalage avec le rapport sur l'emploi du ministère du Travail, attendu vendredi, empêchant de tirer des conclusions quant à ce chiffre, très suivi.
Alphabet (Google) a été l'attraction de la journée à New York, propulsé par des résultats trimestriels record (+7,37% à 2.960,73 dollars), supérieurs aux attentes. Toutes les activités du groupe (publicité, informatique à distance...) affichent une croissance insolente.
L'entreprise a aussi annoncé le fractionnement de son action par 20, afin de rendre ce titre, qui flirte avec les 3.000 dollars l'unité, plus abordable pour les petits porteurs.
Le prestataire de services de paiement en ligne PayPal a lui connu une trajectoire opposée (-24,59% à 132,57 dollars) après la publication, mardi après Bourse, d'un bénéfice inférieur aux attentes et surtout de prévisions jugées décevantes. La société californienne s'attend à un bénéfice net de 87 cents par action au premier trimestre, alors que le marché tablait jusqu'ici sur 1,16 dollar.
Mercredi, le marché a ainsi fait la distinction entre les poids lourds de la technologie, comme Alphabet, mais aussi Microsoft, Google ou Meta, et les acteurs émergents, dont beaucoup de valeurs de croissance.
Outre PayPal, ses rivaux Block (ex-Square, -10,63%) et SoFi (-8,36%), ont glissé, de même que le spécialiste du crédit pour les achats sur internet Affirm (-9,77% à 60,89 dollars), la plateforme de commerce en ligne Shopify (-9,99%), le site de partage de photos Pinterest (-8,93%) ou Snap (-4,73%), maison mère de Snapchat.
AMD a lui profité de résultats meilleurs qu'attendu (+5,12% à 122,76 dollars), mais surtout d'un discours très optimiste de ses dirigeants pour les mois à venir. Le fabricant de semi-conducteurs se dit prêt à faire face à la demande en 2022, en partie grâce aux investissements réalisés en 2021.
La tonalité de la conférence téléphonique de présentation de ses résultats, mardi, a tranché avec celle des entreprises du secteur ces derniers mois, qui faisaient toutes état d'une pénurie de composants.
AMD emmenait dans son sillage ses concurrents Qualcomm (+6,25%) et Micron (+3,76%), ainsi que le spécialiste des cartes graphiques Nvidia (+2,45%).
De son côté, la chaîne de cafés Starbucks a reculé de 1,04% à 97,73 dollars, après avoir fait état d'un bénéfice net en deçà des prévisions des analystes.
Le groupe, qui a déjà augmenté certains prix en octobre et en janvier pour faire face à la hausse des coûts, a annoncé mardi prévoir des hausses supplémentaires dans l'année.
P.Ortega--LGdM