Philippines: classe à distance à cause de la chaleur et d'une grève des jeepneys
Toutes les écoles publiques aux Philippines vont suspendre leurs cours en présentiel deux jours durant, en raison d'une vague de chaleur inhabituelle et d'une grève nationale des conducteurs de jeepneys, a annoncé dimanche le ministère de l'Education.
Les jeepneys - fabriqués initialement à partir de jeeps américaines abandonnées après la Deuxième Guerre mondiale - sont un symbole national aux Philippines et le principal mode de transport en commun du pays. Mais elles sont concurrencées par des minibus plus modernes dans le cadre d'un plan gouvernemental.
"Au regard du dernier indice de chaleur annoncé (...) et avec l'annonce d'une grève nationale dans les transports, toutes les écoles publiques du pays devront mettre en place un enseignement à distance les 29 et 30 avril 2024", selon un message posté par le ministère sur Facebook.
Les Philippines sont en proie depuis des semaines à une chaleur inaccoutumée, ce qui a déjà forcé des milliers d'écoles à se mettre aux cours en distanciel.
Plus de 47.000 écoles dans tout l'archipel dépendent du ministère de l'Education.
Beaucoup n'ont pas l'air conditionné et les élèves en sont réduits à transpirer dans des salles de classes surchargées et peu ventilées.
Parallèlement, une grève nationale de trois jours des conducteurs de jeepneys est prévue à partir de lundi pour protester contre le remplacement de ces véhicules polluants.
Le gouvernement a lancé en 2017 un plan pour améliorer les transports publics du pays et déployer des minibus plus modernes. La réforme a connu plusieurs retards, en raison de manifestations et de la pandémie de Covid-19.
Les conducteurs de jeepneys avaient jusqu'à fin 2023 pour adhérer à une coopérative qui remplacera en deux à trois ans leur flotte par des véhicules modernes, plus sûrs et moins polluants.
Mais les opposants à la réforme affirment que rejoindre une coopérative et acheter un nouveau véhicule les endettera et qu'ils ne seront pas en mesure de gagner suffisamment d'argent pour survivre. Ils contestent aussi un nouveau système d'horaires fixe.
Y.Suarez--LGdM