Madagascar: début d'évaluation des dégâts après le passage du cyclone Emnati
Les secours à Madagascar commençaient mardi en fin d'après-midi à évaluer les dégâts après le passage du cyclone Emnati sur l'île déjà frappée par plusieurs tempêtes tropicales et un cyclone depuis un mois.
"Pour l'instant nous n'avons pas de retour signalant d'éventuels bilans humains mais il faut rester prudent, nous sommes à moins de 24h après l'arrivée du cyclone", a déclaré à l'AFP Faly Aritiana Fabien, du Bureau national de gestion des risques (BNGRC).
Les intempéries ont jusqu'ici empêché les secours de mener des recherches approfondies dans les zones touchées, principalement dans le sud-est et le sud de la grande île de l'océan Indien.
Sur des vidéos des secours, les mêmes scènes de désolation que lors des catastrophes survenues quelques semaines plus tôt: des maisons fragiles noyées dans une eau marronnasse, des débris et des arbres arrachés.
Début février, le cyclone Batsirai a fait au moins 121 morts, détruit des milliers de maisons et dévasté des récoltes. Des milliers de personnes sont toujours sans toit. En janvier, la tempête tropicale Ana avait déjà tué une centaine de personnes à Madagascar, au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe.
Selon les derniers bulletins météo, le cyclone qui a touché terre sur la côte orientale dans la nuit de mardi à mercredi s'est légèrement affaibli au cours des dernières heures. "Le vent moyen est réduit à 65 km/h, alterné par des rafales de 90 km/h", selon Météo-Madagascar.
Météo-France alerte déjà contre un risque de formation d'une autre tempête tropicale dans les cinq prochains jours.
En milieu d'après-midi, Emnati se trouvait à l'intérieur des terres dans la région de Bekily (Sud), et poursuivait son trajet vers le sud-ouest. Le cyclone devrait quitter l'île par le canal du Mozambique dans la nuit.
Plus de 37.300 personnes ont été placées par précaution dans des centres d'hébergement.
Pays parmi les plus pauvres de la planète, Madagascar est frappée depuis des mois par une sécheresse extrême dans une vaste zone du Sud, qui engendre malnutrition aiguë et poches de famine.
Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.
A.Sandoval--LGdM