La Gaceta De Mexico - Le Royaume-Uni autorise un projet de mine de charbon controversé

Le Royaume-Uni autorise un projet de mine de charbon controversé
Le Royaume-Uni autorise un projet de mine de charbon controversé / Photo: © AFP

Le Royaume-Uni autorise un projet de mine de charbon controversé

Le gouvernement britannique a donné son aval mercredi à un projet controversé de mine souterraine de charbon métallurgique en Angleterre, premier projet de ce type en trente ans dans le pays, a-t-il annoncé dans un communiqué.

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"Ce charbon, qui devrait autrement être importé, sera utilisé pour la production d'acier" mais pas "pour la production d'électricité", a assuré le gouvernement britannique.

Ce projet de mine souterraine dans le comté de Cumbrie (nord-ouest de l'Angleterre) avait d'abord été approuvé par le gouvernement début 2021, suscitant une vague d'indignation des ONG dans le pays. Les autorités locales du comté de Cumbrie avaient alors décidé de le réexaminer, avant que l'exécutif ne reprenne la main en annonçant une enquête publique.

A l'issue de cette procédure, un inspecteur de l'urbanisme a finalement tranché en faveur du projet, au motif que la stratégie de décarbonation industrielle du Royaume-Uni n'interdit pas l'utilisation de charbon dans la métallurgie, selon un document publié mercredi par le gouvernement.

Mais les opérations d'exploitation devront "viser la neutralité carbone" et la mine devra en outre "contribuer à l'emploi local et à l'économie au sens large", a encore fait valoir le gouvernement dans son communiqué.

Situé sur la côte près de Whitehaven, le projet suscite depuis le début un torrent de critiques d'ONG environnementales et de scientifiques, estimant qu'il remet en cause la crédibilité du gouvernement dans la lutte contre le changement climatique.

"La décision (de mercredi) est une trahison complète de l'engagement du gouvernement de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C", a dénoncé Lyndsay Walsh, de l'ONG Oxfam.

"L'augmentation de la production du combustible fossile le plus sale, alors que l'urgence climatique croissante plonge des millions de personnes de plus en plus profondément dans la faim et la pauvreté, est injustifiable", a-t-elle ajouté.

- "Hypocrisie" -

Même son de cloche du côté de Greenpeace, qui dénonce "l'hypocrisie" du gouvernement du Premier ministre Rishi Sunak, qui "il y a à peine un mois affirmait vouloir faire du Royaume-Uni une +superpuissance des énergies propres+".

Pire, selon l'organisation: "cette mine ne fera absolument rien pour la sécurité énergétique du Royaume-Uni puisque le charbon qu'elle contient ne peut être utilisé que pour la sidérurgie, pas pour produire de l'électricité, et que plus de 80% (du combustible) est de toute façon destiné à la vente en Europe".

L'objectif pour la mine est d'extraire environ 2,7 millions de tonnes par an, avec à la clé la création de 500 emplois, afin de fournir des aciéries au Royaume-Uni et en Europe.

L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson avait dit fin 2021 "ne pas être en faveur" de ce projet, mais avait ajouté que l'initiative d'enterrer ce projet ne lui appartenait pas, s'agissant d'une décision des autorités locales d'urbanisme.

L'approbation de la mine intervient au lendemain d'un revirement du gouvernement de M. Sunak ouvrant la voie à une reprise de projets d'éolien terrestre, à laquelle le Premier ministre était opposé, une position qui suscitait des critiques jusque dans son propre parti. L'exécutif a lancé une consultation sur le sujet.

Face à la crise énergétique dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, le gouvernement britannique avait dévoilé en début d'année une nouvelle stratégie énergétique mettant l'accent sur le nucléaire, les renouvelables, mais aussi les énergies fossiles en mer du Nord, au nom de la sécurité énergétique.

Le gouvernement britannique a par ailleurs demandé à trois énergéticiens de maintenir ouvertes des centrales électriques à charbon cet hiver. Mais l'exécutif assure que son objectif de se passer totalement de ce combustible dans la production d'électricité d'ici à 2024 reste intact.

E.Sanchez--LGdM