La Gaceta De Mexico - Charente-Maritime: nettoyer les parcs à huîtres pour réduire la pollution plastique

Charente-Maritime: nettoyer les parcs à huîtres pour réduire la pollution plastique
Charente-Maritime: nettoyer les parcs à huîtres pour réduire la pollution plastique / Photo: © AFP

Charente-Maritime: nettoyer les parcs à huîtres pour réduire la pollution plastique

Sur l'estran rocheux de la plage de Pampin, au nord de La Rochelle, au cœur du plus grand bassin ostréicole d'Europe, une pelleteuse arrache du sol un amalgame de barres de métal, de poches à huîtres et de tubes en plastique mêlés à la vase.

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Une demi-douzaine d'ouvriers en insertion professionnelle font le tri avant de répartir ces déchets dans des bennes dans le cadre du programme NETCONCH, un chantier de nettoyage de bancs conchylicoles abandonnés.

Lancé il y a un an par le parc marin de l'estuaire de la Gironde et des pertuis charentais, il vise à réduire la pollution plastique en mer.

Ce projet à 1,3 million d'euros, financé en majorité par le ministère de la Transition écologique en partenariat avec le département de la Charente-Maritime et le Comité régional conchylicole, concerne 12 sites du littoral charentais, dans une zone allant de l'île de Ré jusqu'à Ronce-les-Bains, où ont été produites près de la moitié des huîtres françaises en 2020.

Pour "baisser le taux de plastique dans l'océan, nous avons décidé de prendre le problème à sa racine, la majorité des plastiques trouvés dans l'eau étant issus des métiers de la mer", explique Julie Bertrand, la directrice du parc marin.

- Entretien compliqué -

"Si 80% des déchets ostréicoles sont des pertes accidentelles lors des transports et des manipulations, une partie est issue des concessions maritimes abandonnées ou pas entretenues", poursuit Yohan Weiller, chargé de mission au parc pour la mise en place de NETCONCH.

"On a des éléments plastiques de type coupelles, qui servent au captage des huîtres, et des poches où on stocke les huîtres pour qu'elles poussent et qu'elles grandissent", détaille Mathieu Barbier, directeur adjoint de la Direction de l'eau, de la mer, et du littoral au département.

Les ostréiculteurs ont pourtant l'obligation de nettoyer régulièrement leurs concessions.

Celles retenues dans le cadre du programme NETCONCH sont pour moitié "des parcelles abandonnées, à défaut de successeur, lors de l'arrêt de l'activité", détaille M. Weiller.

"L'autre moitié est liée à une mauvaise gestion de l'espace par les professionnels, à qui nous proposons de participer au financement du nettoyage, sans quoi ils perdent leur concession", ajoute-t-il.

Dans cette zone riche en sédiments brassés par les courants, l'entretien est compliqué.

"Nous sommes dans la deuxième zone de captage naturel des naissains d'huîtres de France. Ces larves s'accrochent à tout, très vite et les coquillages grossissent rapidement. Si vous restez plusieurs mois sans vous occuper de votre parcelle, vous êtes envahis et le matériel devient trop lourd à porter sans moyen mécanique. D'où des abandons", nuance Jean Prou, président du parc marin et ancien directeur de l'antenne Ifremer de Charente-Maritime, spécialisée dans la recherche sur les huîtres.

- Nouveaux matériaux -

Le président du Comité régional conchylicole (CRC), Philippe Morandeau, refuse de blâmer les ostréiculteurs d'aujourd'hui.

"On paye trois décennies de manque d'entretien et d'utilisation du plastique, déclare-t-il. Des années 1970 à 1990, personne ne se préoccupait de l'impact des usages sur l'environnement. Les mentalités ont changé, les pratiques évoluent, le CRC expérimente des nouveaux matériaux bio-sourcés mais tout ça prend du temps."

Le nettoyage aussi. Des strates de déchets se sont accumulées au fil des années, compliquant le travail des ouvriers. L'an dernier, seules deux des douze concessions du programme ont pu être débarrassées des volumineux vestiges de l'activité ostréicole - avec une vingtaine de tonnes collectées sur chaque site, essentiellement de déchets plastiques.

À ce rythme, l'objectif de nettoyer les dix autres sites d'ici l'automne, comme prévu dans le calendrier initial, semble impossible à atteindre.

A.Soto--LGdM