Pollution plastique: une "première version" du futur traité doit être rédigée d'ici novembre, selon l'ONU
Une "première version" du futur traité international contre la pollution plastique doit être rédigé d'ici novembre, ont décidé les 175 pays réunis à Paris au terme de cinq jours de laborieuses négociations.
"Le Comité international de négociations (INC) demande à son président d'élaborer, avec l'aide du secrétariat, un projet de première version du traité international juridiquement contraignant", qui sera examiné en novembre lors de la troisième réunion de ce comité à Nairobi, avec toujours en vue un traité définitif d'ici fin 2024.
Telle est la résolution, proposée après une ultime réunion conduite par la France et le Brésil, qui a été adopté en séance plénière vendredi soir au siège parisien de l'Unesco.
"Il n'y a plus d'intervention sur ce point: voici ce qui a été proposé, est-ce décidé?" a demandé le président de l'INC, Gustavo Meza-Cuadra Velasquez. Sans objection de la salle, il a alors adopté le texte en laissant retomber son marteau sous les applaudissements des délégués.
Les négociateurs, réunis depuis lundi, n'avaient pu entrer dans le vif du sujet que mercredi soir après deux jours de blocage de pays du Golfe, de la Chine, du Brésil ou de l'Inde, sur le recours ou non au vote en cas d'absence d'unanimité lors du futur examen d'un projet de traité. La résolution de la controverse a été remise à plus tard.
Les 175 pays étaient réunis à Paris pour la deuxième des cinq sessions de négociations destinées à élaborer d'ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant, couvrant l'intégralité du cycle de vie du plastique.
Le principe de ce traité, très attendu vu l'ampleur croissante de la crise plastique en parallèle des crises du climat et de la biodiversité, a été arrêté en février 2022 à Nairobi, au siège du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE).
L'enjeu est de taille: la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait.
Les pays doivent s'accorder malgré des ambitions divergentes et sous la pression opposée de certaines industries, soutenues par des pays producteurs de pétrole, et des ONG.
Après le prochain rendez-vous au Kenya, les négociations en avril 2024 se poursuivront au Canada pour se conclure en Corée du Sud fin 2024.
P.Ortega--LGdM