Feu à Tenerife: les pompiers protègent des maisons, la qualité de l'air affectée
Les pompiers sont parvenus dimanche à protéger des maisons de l'incendie qui sévit depuis plusieurs jours à Tenerife, la qualité de l'air de cette île touristique des Canaries étant désormais largement affectée en raison de la fumée générée par le brasier.
Le feu, qui s'est déclaré mardi soir dans une région montagneuse du Nord-Est de l'île, a déjà dévoré 11.600 hectares sur un périmètre de 84 km, soit environ 6% de la superficie de l'île, et forcé plus de 12.000 personnes à fuir selon les autorités régionales. Il est devenu le plus important qu'ait connu l'archipel situé au large des côtes Ouest de l'Afrique.
Malgré les prévisions d'une nuit difficile avec du vent et des températures en hausse, les choses sont allées "bien mieux que prévu", a déclaré dimanche matin le président du gouvernement régional des Canaries, Fernando Clavijo.
"Il est vrai que la nuit a commencé très difficilement avec beaucoup d'appels disant que le feu était très proche des maisons", a-t-il expliqué aux journalistes.
Montserrat Román, cheffe du département de la protection civile de l'archipel, a confirmé dimanche matin qu'"il n'y a pas eu d'évacuations ou de confinements" au cours de la nuit.
Dans la journée de dimanche, cependant, les autorités locales ont dû procéder à l'évacuation de l'hôtel de luxe Parador, situé en plein coeur du parc national de Teide, sans préciser le nombre de personnes évacuées.
Au total, 610 personnes ont combattu le brasier dimanche, et sont venus en aide aux sinistrés, en plus des 20 unités aériennes qui tentaient d'éteindre le feu.
Selon les services d'urgence, quelque 1,5 million de litres d'eau ont été largués par les unités aériennes sur les flammes samedi au cours de 930 sorties.
- "Ca nous ruinera" -
Tandis que le feu se propageait à flanc de montagne, samedi après-midi, en direction d'une ville du Nord de l'île, Candelaria Bencomo Betancor, une agricultrice septuagénaire, regardait la scène avec angoisse.
"Le feu est proche de notre ferme, nous avons des camions, des camionnettes, des poulets, tout... C'est une affaire qui marche bien mais si le feu arrive jusqu'à nous, ça nous ruinera", a-t-elle déclaré à l'AFP, au bord des larmes.
"Ils doivent faire quelque chose car le feu est juste là", a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez est attendu lundi sur l'île.
Jusqu'à présent, l'incendie a affecté 11 municipalités de Tenerife, la plus grande des sept îles des Canaries avec 203.400 hectares.
Selon les services d'urgence, la qualité de l'air est affectée dans la majeure partie de l'île "en raison de la fumée générée par l'incendie".
Le chef des services forestiers, Pedro Martinez, a évoqué samedi un brasier "se comportant comme un feu de forêt de sixième génération", en référence à sa taille. Selon lui, les efforts des pompiers sont entravés par les immenses nuages de fumée et le vent.
Visible sur les images satellites, un important nuage de fumée de huit kilomètres de haut s'est en effet dégagé des flammes. Ce dernier dépasse même le sommet du Teide, point culminant de l'Espagne, qui surplombe l'île avec ses 3.715 mètres d'altitude.
En 2022, 300.000 hectares ont été détruits par plus de 500 incendies en Espagne, un record en Europe, selon le Système européen d'Information sur les Feux de Forêt (Effis). Près de 76.000 hectares ont déjà brûlé en 2023 dans ce pays, en première ligne face au réchauffement climatique.
Depuis le début de l'année en cours, l'Espagne a comptabilisé 340 incendies qui ont ravagé près de 76.000 hectares, selon les chiffres de l'Effis.
V.Vega--LGdM