Le rapport sur les espèces invasives appelle le monde "à se réveiller" face ce "fléau"
Le rapport de l'IPBES appelle le monde à se "réveiller" face au "fléau" que représentent les espèces invasives partout dans le monde, alors que "la fenêtre d'opportunité pour agir se rétrécit", ont souligné lundi plusieurs experts et scientifiques.
Cette publication inédite et de grande ampleur, fruit de quatre ans de travail de 86 auteurs internationaux travaillant sous l'égide de l'ONU, alerte sur la "grave menace" que représentent ces espèces introduites par l'homme hors de leur milieu d'origine aussi bien pour la nature que pour la qualité de la vie sur Terre.
Ce phénomène longtemps sous-estimé va continuer à s'amplifier à l'avenir si rien n'est fait pour l'endiguer, concluent ses auteurs, qui estiment qu'il est encore temps d'agir mais qu'il faut s'en donner les moyens.
Les "sont devenues l'un des cinq cavaliers de l'apocalypse (...) qui s'abat de plus en plus rapidement sur le monde", a réagi Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), demandant "à tous les décideurs d'utiliser les recommandations comme base pour agir face à cette menace croissante".
Ce rapport est "un appel à se réveiller" et doit "marquer un tournant dans la façon dont nous gérons ces espèces invasives", estiment le professeur Rick Stafford, membre de la société savante britannique BES (British Ecological Society).
"Jusqu'à présent, la politique de laissez-faire des pouvoirs publics fait que nous marchons tels des somnambules vers la mise en place d'une nature homogénéisée à la McDonald avec des espèces invasives qui dominent dans plusieurs zones" du monde, déclare le Dr Alexander Lees, spécialiste en biodiversité à l'Université de Manchester.
"L'ampleur des menaces qui pèsent sur notre existence et le rythme des changements prévus augmentent à une vitesse encore plus alarmante, tandis que la fenêtre d'opportunité pour agir se rétrécit. Et tout ce que nous faisons c'est mettre le réveil en sourdine encore et encore !" s'alarme John Spicer, expert en biologie marine à l'université de Plymouth.
"Il est encore possible de limiter la menace des espèces exotiques envahissantes, mais cela nécessite une collaboration internationale et intersectorielle, une volonté politique de la part des gouvernements et des ressources substantielles", juge Piero Genovesi, président du Groupe de spécialistes des espèces envahissantes (ISSG) de l'UICN.
D.F. Felan--LGdM