L'abattage prévu d'arbres au pied de la Tour Eiffel suscite la polémique
Des associations et personnalités dénoncent l'abattage prévu d'une vingtaine d'arbres, dont certains très vieux, au pied de la Tour Eiffel afin d'y construire notamment des bagageries pour les visiteurs, une fronde qui met la mairie de Paris dans l'embarras.
"Aucun arbre centenaire ne sera abattu": samedi après-midi, Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) de la maire socialiste Anne Hidalgo, a cherché à éteindre l'incendie allumé depuis le milieu de semaine par les opposants au projet de réaménagement du quartier de la Tour Eiffel.
Selon l'entourage de M. Grégoire à l'AFP, cette promesse vaut pour "deux arbres centenaires" pour lesquels la mairie "va trouver une solution". Pour les autres, "le but est de réduire le nombre d'arbres abattus au maximum", indique la même source, soulignant que la mairie avait déjà "réussi à baisser le chiffre" de 42 à 22.
Pas de quoi calmer les opposants: une pétition lancée sur le site change.org, et relayée par l'animateur Nagui, le journaliste Hugo Clément ou encore l'ex-patronne du Medef Laurence Parisot avait dépassé en fin d'après-midi les 30.000 signataires.
A la place de ces arbres, le projet "OnE", qui vise à végétaliser et piétonniser la perspective mondialement célèbre allant du Trocadéro à la Dame de Fer, prévoit des bagageries pour les visiteurs et des locaux pour les employés, des bâtiments semi-enterrés.
Mais aussi 227 nouveaux arbres plantés, fait valoir l'entourage de M. Gregoire, adjoint à l'urbanisme. Le projet dans son ensemble doit permettre la création de 1,6 hectares d'espaces verts, insiste encore la mairie.
"Ils créent de la végétation mais ils en détruisent beaucoup", déplore Philippe Khayat, membre de l'association SOS Paris pour qui, en plus des arbres abattus, deux platanes "plus que centenaires" vont être "fragilisés" et à terme "condamnés" par la construction d'un bâtiment "à 1,5 m" d'eux.
Ce projet met aussi dans l'embarras les écologistes, qui avaient permis son adoption en février en échange d'un moratoire sur la réfection du Champ-de-Mars.
L'élue EELV Aminata Niakate, qui avait porté cet "équilibre difficile" pour son groupe, estime toujours "qu'aucun argument ne tient la route" pour justifier les bagageries, que pourrait accueillir un site voisin.
Quelques jours plus tôt, l'association France nature environnement (FNE) Paris, suivie par le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), avait dénoncé l'abattage de 77 arbres dans l'est parisien, Porte de Montreuil, objet d'une autre grand projet de réaménagement de la mairie.
Anne Hidalgo a fait du verdissement de la capitale un objectif majeur de son deuxième mandat, avec les promesses de planter 170.000 arbres supplémentaires ou de créer cinq "forêts urbaines" et quatre nouveaux parcs.
V.Vega--LGdM