Honduras: arrestation de l'assassin présumé du défenseur de l'environnement Juan Lopez
²L'assassin présumé du défenseur de l'environnement Juan Lopez, tué mi-septembre à la sortie d'une église au Honduras, a été arrêté vendredi, ont annoncé les autorités.
"Nous avons capturé l'auteur du meurtre du défenseur de l'environnement Juan Lopez. Un complice a également été arrêté", a écrit sur X le ministre de la Sécurité Gustavo Sanchez.
M. Lopez accusait le groupe minier Los Pinares d'exploiter une mine à ciel ouvert dans des conditions portant atteinte à la réserve forestière de Botaderos, près de Tocoa, à 220 kilomètres au nord-est de la capitale Tegucigalpa.
Rencontré par l'AFP en 2021, il avait raconté vivre dans l'angoisse depuis.
Sa mort, à 46 ans, a suscité de nombreux hommages et condamnations à l'international.
Le procureur général Johel Zelaya a indiqué sur X avoir ordonné "la détention provisoire de l'auteur présumé et d'un complice présumé de l'assassinat du défenseur de l'environnement Juan Lopez".
L'identité des deux personnes arrêtées n'a pas été révélée par les autorités.
Quelques jours avant d'être tué, Juan Lopez avait appelé à la démission du maire de Tocoa, Adan Funez, montré dans une vidéo en train de négocier des pots-de-vin avec des narcotrafiquants en 2013. Cette affaire est devenue un scandale d'Etat quand Carlos Zelaya, le beau-frère de la présidente Xiomara Castro, est aussi apparu dans le document.
M. Funez a nié toute responsabilité dans la mort de Juan Lopez.
Le procureur Sanchez a expliqué que la "moto utilisée pour commettre les faits" avait été retrouvée et que l'enquête était "étayée par des preuves techniques et scientifiques" dont l'examen de plus de cent vidéos.
"D'autres découvertes sont en train d'être faites en vue d'effectuer une autre arrestation", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Juan Lopez bénéficiait de mesures de protection ordonnées par la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) depuis 2023 après des menaces contre lui et d'autres défenseurs de Tocoa.
"Quand on se met à défendre le bien commun dans ce pays, on s'attaque à de puissants intérêts (...). Quand on sort de chez soi, on sait qu'il peut se passer n'importe quoi, qu'on peut ne pas revenir", avait expliqué le militant, alors père d'une fillette de cinq ans.
Selon un rapport de l'ONG Global Witness, le Honduras est l'un des pays les plus dangereux pour les défenseurs de l'environnement.
Y.A. Ibarra--LGdM