Dans le Haut-Rhin, les chasseurs veulent tuer moins de cerfs
La Fédération des chasseurs du Haut-Rhin a dénoncé jeudi les minimas de tirs "beaucoup trop élevés" de cerfs et de daims qui leur sont imposés, alertant des risques pour la biodiversité.
"On demande aux chasseurs de prélever jusqu'au 1er février, donc d'ici trois semaines, 2.000 cerfs, 350 chamois et 165 daims, sinon le 1er février, le préfet enverra les louvetiers pour tirer ce qui manque", a déploré Gilles Kaszuk, président de la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin, qui revendique 5.600 adhérents.
Ces chiffres ont été fixés par arrêté préfectoral "sous la pression des leaders syndicalistes agricoles, des forêts privées, de certaines entités écologistes", a jugé M. Kaszuk lors d'une conférence de presse.
"Nous, chasseurs, souhaitons au contraire préserver la faune, éviter de voir disparaître des populations emblématiques", a-t-il plaidé.
S'alliant pour l'occasion à l'association écologiste Sauvegarde faune sauvage, la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin a lancé une pétition dans laquelle les chasseurs disent refuser "d'être les fossoyeurs de tous ces animaux".
Lancée début décembre, elle a récolté plus de 23.000 signatures, ce qui montre, selon Gilles Kaszuk que "les non-chasseurs et le grand public comprennent" ces revendications.
Accusés de causer des dégâts aux cultures et aux forêts, les cervidés sont pourtant de moins en moins nombreux, assurent les chasseurs.
"Depuis l'ouverture de la saison de chasse, 1.269 cerfs ont été tirés. Il nous reste trois semaines, ce sera impossible d'atteindre les 2.000 cerfs", a souligné la directrice de la fédération, Caroline Rolly-Schmitt.
Les chasseurs qui n'atteignent pas les objectifs du plan de chasse s'exposent à une contravention de cinquième classe de 1.500 euros, et jusqu'à 7.500 euros pour une association de chasse.
"Les chasseurs reçoivent des contraventions s'ils ne tirent pas assez de cerfs, le monde est devenu fou... J'invite les autorités françaises à aller plus sur le terrain et voir ce qui se passe réellement", a déclaré Jean-Paul Burget, président de Sauvegarde faune sauvage.
Estimant que "80% de la biodiversité a disparu dans la plaine d'Alsace", il explique s'être allié aux chasseurs "dans l'intérêt général".
En 2021, la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin avait attaqué au tribunal administratif un arrêté préfectoral de destruction des daims et cerfs et l'avait emporté en justice.
Contactée par l'AFP, la préfecture du Haut-Rhin n'a pas souhaité communiquer.
B.Ramirez--LGdM