Trump fourbit ses armes face à Kamala Harris, sa nouvelle rivale
Contraint d'esquisser une nouvelle stratégie électorale à moins de 100 jours de la présidentielle américaine, Donald Trump va participer mercredi à deux événements de campagne, avec sa nouvelle adversaire Kamala Harris dans le viseur.
La course du républicain pour la Maison Blanche est chamboulée par le retrait surprise de son rival, le démocrate Joe Biden.
L'ancien président avait placé la santé du dirigeant actuel de 81 ans au coeur de son message politique en le présentant comme un vieillard sénile.
Mais il a hérité il y a dix jours d'une nouvelle concurrente, une femme noire, de 18 ans sa cadette, et se trouve obligé de revoir toute sa stratégie sur le tas.
- Chicago, Pennsylvanie -
Tranchera-t-il pour "Kamala la menteuse", "l'hilare" ou "la folle"? Toujours en quête de sobriquets moqueurs pour ses opposants, Donald Trump ne s'est pas encore décidé et s'essaye encore aux trois surnoms sur son réseau Truth Social.
Le tempétueux septuagénaire a déjà eu des mots particulièrement crus à l'égard de la vice-présidente lors d'un événement en Caroline du Nord la semaine dernière, l'accusant faussement d'être en faveur de l'"exécution de bébés" en raison de ses positions pro-avortement.
Mercredi en milieu de journée, il s'envolera pour Chicago, où il participera à une table ronde avec des journalistes afro-américains consacrée aux "problèmes les plus urgents de la communauté noire".
Un appel du pied à peine voilé à cet électorat, auprès duquel Kamala Harris est populaire. Donald Trump expliquera, selon son équipe de campagne, comment il a "accompli plus de choses pour les Américains noirs que n'importe quel président de l'histoire récente".
A 18H00 (22H00 GMT), l'ancien président tiendra ensuite à un meeting de campagne en Pennsylvanie, l'Etat où il a échappé mi-juillet à une tentative d'assassinat qui a aussi chamboulé la campagne.
- "Femmes à chats" -
Samedi, direction Atlanta, en Géorgie, pour un autre événement politique, aux côtés de son colistier, J.D. Vance.
Ce sénateur de 39 ans, désigné pour le seconder dans cette élection présidentielle, devait être un atout pour la campagne du républicain et l'occasion de séduire de nouveaux électeurs.
Mais cet élu de l'Ohio est pour l'heure plutôt une épine dans le pied de l'ancien président.
Le trentenaire a vu sa cote de popularité dégringoler ces dernières semaines en raison de la résurgence de plusieurs vidéos qui ont fait polémique.
Dans l'une d'elles, l'ancien auteur à succès se moque des "femmes à chats malheureuses", en référence aux personnes choisissant de vivre sans partenaire ou enfant.
Devant des donateurs, J.D. Vance a par ailleurs estimé que l'entrée de la vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche était un "sucker punch" pour le camp républicain, une expression qui peut être traduite en français par "un coup de massue" ou un "sale coup".
La candidate démocrate, qui a sillonné le Wisconsin, la Géorgie et l'Indiana ces derniers jours, effectuera elle un déplacement mercredi soir à Houston, au Texas, pour s'exprimer devant des étudiantes afro-américaines.
A.M. de Leon--LGdM