La Gaceta De Mexico - L'armée israélienne évoque une "possible entrée" au Liban, Biden redoute une "guerre généralisée"

L'armée israélienne évoque une "possible entrée" au Liban, Biden redoute une "guerre généralisée"
L'armée israélienne évoque une "possible entrée" au Liban, Biden redoute une "guerre généralisée" / Photo: © AFP

L'armée israélienne évoque une "possible entrée" au Liban, Biden redoute une "guerre généralisée"

L'armée israélienne a dit mercredi préparer "une possible entrée" au Liban pour y frapper le Hezbollah, contre lequel son aviation mène de nouvelles frappes meurtrières, après l'interception d'un missile tiré sur Tel-Aviv, une situation menaçant d'une "guerre généralisée" au Moyen-Orient selon le président américain Joe Biden.

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"Nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée, mais aussi continuer à frapper le Hezbollah", a déclaré à des soldats le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevia, lors d'un exercice à la frontière avec le Liban.

Le président américain Joe Biden a averti du risque d'une "guerre généralisée" au Moyen-Orient, sur ABC, estimant toutefois qu'un "accord" pour "changer fondamentalement toute la région" restait possible.

Dans l'immédiat, Israël, qui affirme opérer pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants déplacés du secteur frontalier par les tirs de roquettes du Hezbollah, a annoncé poursuivre ses bombardements pour la troisième journée consécutive dans le sud et l'est du Liban, deux bastions du mouvement islamiste soutenu par l'Iran.

A travers le pays, 51 personnes ont été tuées et plus de 220 blessées, selon les autorités libanaises, l'armée israélienne ayant aussi visé des villages situés hors des fiefs du Hezbollah, dont celui de Maaysara, au nord de Beyrouth.

Ces frappes massives ont jeté plus de 90.000 Libanais sur les routes, selon l'ONU. Des familles entières, chargées de leurs biens empaquetés à la va-vite continuaient notamment d'affluer mercredi à la frontière avec la Syrie, ont vu des photographes de l'AFP.

Lundi, ses frappes avaient fait 558 morts, dont des femmes et enfants, et plus de 1.800 blessés, selon les autorités libanaises, le bilan le plus lourd en une journée depuis la fin de la guerre civile dans ce pays (1975-1990).

- "Climat de terreur" -

Nour Hamad, 22 ans, une étudiante de Baalbeck, dans l'est, décrit "un climat de terreur" depuis le début des frappes ayant visé les environs de la ville.

"Nous étions dehors avec mes soeurs et des cousins, quand des avions ont frappé tout d'un coup", relate à l'hôpital de Baalbeck, Zeinab al-Moussawi, une habitante du secteur, blessée la veille."Il y avait des restes humains, mes cousins, tout autour de nous, et la maison a été détruite", dit-elle.

A Maaysara, où un photographe de l'AFP a vu une maison presque entièrement détruite, les tués "étaient des civils" évacués du sud du Liban, témoigne Fatima, une habitante.

Human Rights Watch a mis en garde contre le "grave risque" pesant sur les civils au Liban.

En Israël, les sirènes d'alerte ont retenti à l'aube à Tel-Aviv, à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libanaise, quand le Hezbollah a tiré un missile sol-sol, intercepté, selon l'armée.

"C'est la toute première fois qu'un missile du Hezbollah atteint la région de Tel-Aviv", a déclaré l'armée.

Le mouvement libanais a affirmé avoir visé avec un missile Qader le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, accusé "de l'assassinat des dirigeants" du Hezbollah "et des explosions des bipeurs et des talkies-walkies" ces derniers jours.

La Maison Blanche a qualifié de "vivement inquiétante" cette attaque, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée au Liban.

"Les roquettes sont effrayantes, stressantes. Je ne pense pas que quiconque au monde aimerait vivre cela", témoigne Hedva Fadlon, une habitante de Tel-Aviv de 61 ans.

- "La force" et les "ruses" -

Selon le gouvernement israélien, 9.360 roquettes et missiles ont jusque là été tirées sur Israël depuis que le Hezbollah a ouvert un front contre le pays en soutien à son allié palestinien du Hamas, au début de la guerre à Gaza.

Israël utilisera "la force" et "des ruses" contre le Hezbollah jusqu'au retour chez eux des habitants du nord d'Israël, a martelé mercredi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Nous infligeons au Hezbollah des coups qu'il ne pouvait pas imaginer", a-t-il ajouté dans une vidéo.

L'armée israélienne a annoncé le rappel de deux brigades de réserve qui vont être déployées dans le nord pour "poursuivre le combat" contre le Hezbollah.

Le puissant mouvement libanais, allié du Hamas, a lui juré de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".

"Israël pousse la région vers une guerre ouverte", ont averti les chefs de la diplomatie d'Egypte, d'Irak et de Jordanie.

Les tirs transfrontaliers ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions meurtrières des appareils de transmission du Hezbollah, attribuée à Israël, les 17 et 18 septembre au Liban, puis une frappe israélienne le 20 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, qui a décapité l'unité d'élite du mouvement.

- Gaza en second plan -

Dans la bande de Gaza, pilonnée depuis près d'un an par l'armée israélienne, des Palestiniens redoutent que l'escalade en cours n'éclipse leur sort.

"L'attention médiatique pour la bande de Gaza est devenue secondaire" affirme à l'AFP Ayman al-Amreiti, 42 ans, pour qui cela encourage Israël "à commettre plus de crimes".

L'attaque du Hamas contre Israël a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son offensive militaire à Gaza a fait jusqu'à présent 41.495 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle y a aussi provoqué un désastre humanitaire.

L.Navarro--LGdM