En Corse, levée de la grève qui paralysait les ports et aéroports
La grève qui paralysait depuis jeudi après-midi les ports et aéroports corses a été levée, a indiqué vendredi après-midi un délégué du syndicat des travailleurs corses (STC), une information confirmée à l'AFP par les deux préfectures de l'île.
"Le président (autonomiste du conseil exécutif de l'île, Gilles) Simeoni a trouvé un accord avec la ministre, nous levons tous les blocages", a déclaré aux médias Laurent Filippi, du STC, à la sortie d'une réunion entre les préfets de Corse et de Haute-Corse et l'intersyndicale STC-CGT-CFE-CGC.
L'accord a été trouvé "au moment où on discutait", a précisé Laurent Filippi, assurant que les syndicats étaient "prêts à lever le dispositif avec effet immédiat".
Contactées par l'AFP, les préfectures de Corse-du-Sud et de Haute-Corse ont confirmé la levée de la grève.
"Le gouvernement confirme qu'un accord a été trouvé", a indiqué à l'AFP le cabinet de la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation Catherine Vautrin.
Jeudi matin, Alexandre Patrou, secrétaire général aux affaires corses (Sgac), avait estimé devant une assemblée générale de la CCI que le fait que ces SMO, dont la CCI serait membre, accordent des concessions à cette même CCI, afin qu'elle puisse continuer de gérer les ports et aéroports de l'île à partir du 1er janvier 2025, posait "un risque juridique important".
"Une déclaration de guerre" de l'Etat, avait répliqué M. Simeoni: "Il n'y aura pas de groupes internationaux qui gèreront les ports et les aéroports de Corse", avait-il tonné jeudi.
Quelques heures plus tard à peine, les syndicats de la CCI lançaient un mouvement de grève, bloquant instantanément les six ports et quatre aéroports de l'île.
Dans un communiqué détaillant l'accord trouvé et transmis à l'AFP, la ministre Catherine Vautrin et le ministre délégué aux Transports François Durovray indiquent que la concession attribuée à la CCI de Corse pour gérer les ports et aéroports expirant le 31 décembre 2024, "ils demanderont au préfet de Corse, si nécessaire, d'autoriser la prolongation exceptionnelle du schéma actuel, le temps strictement indispensable à la validation et à la mise en oeuvre du nouveau modèle".
Cette possible prolongation vise à donner le temps aux ministres d'"expertiser deux solutions" pour la création de ce nouveau modèle de gestion des ports et aéroports "en intégrant la volonté exprimée par la Collectivité de Corse d'une maîtrise publique des infrastructures": "soit la création, par arrêté préfectoral, d'un syndicat mixte ouvert (SMO), (...) soit le rattachement de la CCI à la Collectivité de Corse "par voie législative" dans le cadre de la loi Pacte de décentralisation qui prévoit le passage des CCI du giron de l'Etat à celui des collectivités.
Si cet accord a permis la levée immédiate du mouvement de grève inédit depuis 19 ans, les perturbations vont néanmoins prendre du temps à se résorber.
Avant la fin de la grève, cinq navires de passagers patientaient toujours en mer, à proximité des ports d'Ajaccio et Bastia, faute de pouvoir accoster, avec environ 2.100 personnes à bord au total, selon la préfecture maritime de Méditerranée.
Les préfectures ont activé des numéros d'information, pour la Haute-Corse (08 06 00 01 49) et la Corse-du-Sud (04 95 11 12 92), qui restent actifs pour aider les voyageurs affectés.
Un gymnase a été mis à disposition par la ville d'Ajaccio pour accueillir vendredi soir les voyageurs sans solution d'hébergement, a précisé la préfecture de Corse-du-Sud. Le gymnase qui avait accueilli 130 voyageurs à Bastia pour la nuit de jeudi à vendredi, reste également ouvert.
Y.A. Ibarra--LGdM