La Gaceta De Mexico - Liban: le Hezbollah dit être engagé dans des combats avec Israël dans le sud

Liban: le Hezbollah dit être engagé dans des combats avec Israël dans le sud
Liban: le Hezbollah dit être engagé dans des combats avec Israël dans le sud / Photo: © AFP

Liban: le Hezbollah dit être engagé dans des combats avec Israël dans le sud

Le Hezbollah a dit lundi être engagé dans des "combats violents" avec l'armée israélienne dans le sud du Liban et avoir mené des frappes en Israël, après l'attaque la plus meurtrière du mouvement pro-iranien sur le sol israélien en près d'un mois d'escalade militaire.

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La Croix-Rouge libanaise a fait état de son côté de la mort de 18 personnes dans une frappe israélienne sur le village d'Aïto, dans le nord du Liban.

C'est la première fois que ce village situé dans une région montagneuse à majorité chrétienne est visé par les récents bombardements israéliens, dirigés habituellement contre les régions où le Hezbollah est le plus implanté dans le sud et l'est du Liban ainsi que la banlieue sud de Beyrouth.

Cette frappe a visé un appartement, selon l'agence libanaise ANI. Selon un photographe de l'AFP, l'immeuble situé à l'entrée du village a été rasé. L'armée libanaise a imposé un cordon de sécurité autour du site, où un incendie s'était déclaré.

Après des mois d'affrontements frontaliers entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas palestinien, en marge de la guerre dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a intensifié ses raids aériens sur le Liban le 23 septembre puis y a lancé des opérations terrestres le 30.

Le Hezbollah a fait état lundi de "violents combats" à Aita al-Chaab, un village frontalier, et affirmé avoir visé une base navale israélienne près de Haïfa, la grande ville du nord d'Israël, puis une caserne près de Netanya, localité côtière au nord de Tel-Aviv.

L'armée israélienne a dit avoir intercepté dans le centre d'Israël des projectiles tirés depuis le Liban, ainsi que deux drones venant de Syrie.

 

- "Attaque douloureuse" -

Ces tirs surviennent au lendemain d'une frappe au drone menée par le Hezbollah sur une base militaire au sud de Haïfa, dans laquelle quatre soldats ont été tués et sept militaires blessés, selon l'armée israélienne. Le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, a parlé d'une attaque "douloureuse".

Une source militaire a indiqué à l'AFP que la frappe, qui a également fait plus de 60 blessés selon des secouristes, avait touché le réfectoire de la base.

"La nuit dernière a été folle. Il y a eu un énorme boum", a raconté à l'AFP Yousef, le gérant d'un restaurant dans le village de Kfar Kara, près de la base. "Et soudain, les ambulances ont commencé à passer, d'abord une, puis deux, puis trois et de plus en plus", a-t-il poursuivi.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré lundi avoir affirmé à son homologue américain Lloyd Austin qu'Israël apporterait une "réponse forte" au Hezbollah chiite.

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé à la mi-septembre le front de la guerre au Liban, disant vouloir permettre le retour dans le nord du pays de quelque 60.000 habitants, déplacés par les violences frontalières.

Plus de 1.300 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés depuis cette date.

- "Pas de retrait de la Finul" -

Déployée dans le sud du Liban, la force de paix de l'ONU (Finul) a dénoncé des "violations choquantes" israéliennes contre ses positions, faisant état notamment d'une entrée "en force" dimanche de deux chars israéliens dans une de ses positions.

L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, dont le pays a des Casques bleus au Liban, a assuré lundi qu'il n'y aurait "pas de retrait" des troupes de la Finul, après que son homologue israélien Benjamin Netanyahu a appelé à les mettre "à l'abri immédiatement". L'UE a condamné des attaques "inacceptables" contre la force de l'ONU.

La guerre au Liban et celle de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, se doublent d'une escalade entre l'Iran et Israël, qui menace de riposter à une attaque iranienne de missiles le 1er octobre.

- "Totalement prêt" -

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche le déploiement en Israël d'un système de défense antimissiles à haute altitude, en soutien à leur allié. L'Iran s'est dit de son côté "totalement prêt" à faire face à une guerre, jugeant en outre que l'inaction du Conseil de sécurité de l'ONU à Gaza et au Liban était un "désastre".

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, la Défense civile a fait état d'une frappe aérienne sur la ville de Deir el-Balah (centre), qui a fait quatre morts et de nombreux blessés dans l'enceinte de l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa, précisant que c'était la septième frappe du genre à toucher des "tentes pour les personnes déplacées".

L'armée israélienne a dit avoir mené une frappe sur un "centre de commandement et de contrôle (de combattants palestiniens), qui se trouvait dans un complexe servant auparavant d'hôpital".

Malgré les frappes, une nouvelle campagne de vaccination contre la polio a officiellement été lancée lundi dans le centre du petit territoire, plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Au moins 42.289 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

A.Munoz--LGdM