L'optimisme gagne le camp Trump, la course pas encore jouée
La confiance gagne mardi le camp de Donald Trump, à la faveur de décomptes encore provisoires, même si rien n'est encore joué dans son duel haletant avec Kamala Harris pour la Maison Blanche.
L'humeur est "positive", a confié à l'AFP un des plus proches conseillers de l'ancien président, Jason Miller.
Les Américains sont rivés sur leurs écrans tandis que la carte du pays se colore de rouge, la couleur des républicains, et de bleu, celle des démocrates.
L'attente continue dans les sept "swing states", ces Etats susceptibles de faire basculer le résultat de l'élection.
Selon des résultats encore provisoires, Donald Trump est en tête dans plusieurs d'entre eux, un responsable électoral évoquant notamment une "avance insurmontable" pour le républicain en Géorgie.
La directrice de campagne de Kamala Harris a reconnu mardi que le "chemin le plus clair" pour atteindre le seuil fatidique de 270 grands électeurs, synonyme de victoire, passait par le Wisconsin, la Pennsylvanie et le Wisconsin, soit seulement trois Etats-clé sur les sept en jeu, selon un message à ses équipes obtenu par l'AFP.
"C'est une course extrêmement serrée", écrit Jen O'Malley Dillon, qui, sur les Etats pivot en question, ne mentionne ni la Géorgie ni la Caroline du Nord (sud-est), en soulignant qu'il fallait attendre d'en savoir plus sur l'Arizona et le Nevada (sud-ouest), où les bureaux de vote viennent de fermer.
Reste donc ce "mur bleu", de la couleur du parti démocrate. Donald Trump avait remporté ces trois Etats en 2016 contre Hillary Clinton, Joe Biden les avait repris en 2020.
- Californie pour Harris, Texas pour Trump -
Dans les autres Etats ayant déjà livré leurs résultats définitifs, aucune surprise.
Les deux candidats ont engrangé selon les médias une série d'Etats qui leur étaient promis: le Texas, le Kentucky, la Virginie-Occidentale, la Floride, le Missouri, l'Oklahoma, le Mississippi ou la Louisiane pour l'ancien président républicain. New York, l'Illinois, la Californie, le Massachusetts, le Colorado et la capitale Washington pour la vice-présidente démocrate.
Nul ne sait combien de temps il faudra avant que les médias n'attribuent la victoire finale à Kamala Harris, qui serait la première femme élue à ce poste, ou à Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020.
Le tribun républicain, condamné au pénal et visé par de multiples poursuites, a évoqué mardi des "rumeurs" selon lesquelles les opérations de vote à Philadelphie, dans l'Etat très disputé de Pennsylvanie, étaient parasitées par des "fraudes massives", des accusations immédiatement démenties par les autorités.
- Le monde entier -
Le monde entier attend l'issue du duel, au terme d'une campagne inouïe marquée par l'entrée en lice fracassante de Kamala Harris en juillet après le retrait du président Joe Biden, et par deux tentatives d'assassinat visant Donald Trump.
Derrière ces deux candidats, se sont rangées deux Amériques apparemment irréconciliables, chacune persuadée que l'autre camp mènerait le pays au désastre.
Kamala Harris a peint son rival en dictateur "fasciste" en puissance et en danger pour les droits des femmes.
Donald Trump a décrit son adversaire comme une dirigeante faible et "bête", laxiste face à l'immigration illégale et la criminalité.
A travers le pays, la tension qui entoure le scrutin est visible: dans certains bureaux de vote transformés en forteresses, dans les hautes barricades qui entourent la Maison Blanche.
Dans deux "swing states", la Géorgie et la Pennsylvanie, de fausses alertes à la bombe ont visé des bureaux de vote, selon les autorités.
Les républicains ont remporté mardi au Sénat américain deux siège auparavant acquis aux démocrates, en Virginie-Occidentale et dans l'Ohio.
Les démocrates ont actuellement une très courte majorité au Sénat (51 sièges contre 49), et tout siège repris par les républicains met en danger leurs chances de la conserver.
La question très polarisante de l'avortement fait aussi l'objet de plusieurs référendums. Dans l'un des plus suivis, en Floride, une proposition visant à réinstaurer la possibilité de réaliser un avortement jusqu'à environ 24 semaines de grossesse, au lieu de six actuellement, n'a pas recueilli assez de voix pour l'emporter.
P.Gomez--LGdM