L'opposant vénézuélien Gonzalez Urrutia entame sa "tournée latino-américaine" à Buenos Aires
L'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia débute samedi à Buenos Aires ce qu'il présente comme une "tournée latino-américaine", au cours de laquelle il doit rencontrer le président argentin Javier Milei, quelques jours avant l'investiture de Nicolas Maduro à Caracas, qu'il affirme avoir battu aux élections de juillet.
Edmundo Gonzalez Urrutia, exilé en Espagne, est arrivé à Buenos Aires dans la nuit de vendredi à samedi en provenance de Madrid, a confirmé à l'AFP le Vénézuélien en exil Antonio Ledezma, ancien député, sénateur ou encore maire de Caracas, présent au sein de la délégation.
La venue de M. Gonzalez Urrutia en Argentine intervient alors que les autorités de son pays offrent une récompense de 100.000 dollars pour toute information permettant de le capturer et que les tensions entre Caracas et Buenos Aires se sont accrues avec l'arrestation au Venezuela d'un gendarme argentin.
L'ancien candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne, à qui l'Espagne a officiellement accordé l'asile le 20 décembre, a plusieurs fois promis de rentrer dans son pays pour "prendre ses fonctions" le 10 janvier à la place de M. Maduro.
"Notre tournée en Amérique latine commence. Premier arrêt: l'Argentine", avait-il écrit sur X jeudi soir.
L'opposant vénézuélien doit retrouver samedi matin le président argentin Javier Milei à la Casa Rosada, le palais présidentiel. Il a appelé la communauté vénézuélienne d'Argentine à se mobiliser sur l'emblématique Place de Mai attenante lors de cette rencontre.
Il se rendra ensuite à Montevideo pour rencontrer le président uruguayen, Luis Lacalle Pou, et son ministre des Affaires étrangères Omar Paganini. Cette réunion est prévue samedi après-midi au siège de la présidence et se veut "un signal de soutien" aux revendications de l'opposant, ont indiqué à l'AFP des sources au sein du gouvernement uruguayen.
Il devrait également se déplacer au Panama mercredi, selon les médias locaux, et arriver en République dominicaine jeudi, selon un communiqué de la présidence dominicaine.
- Asile politique -
L'Argentine et l'Uruguay ne reconnaissent pas la victoire à la présidentielle de Nicolas Maduro, à l'instar des Etats-Unis, de l'Union européenne et d'autres pays latino-américains.
M. Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 28 juillet par le Conseil national électoral - considéré aux ordres du pouvoir - qui n'a toutefois pas publié le décompte exact des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.
L'opposition vénézuélienne, qui crie à la fraude, a produit des procès-verbaux de plus de 80% des bureaux de vote et assure que son candidat l'a emporté avec plus de 67% des suffrages. Ces procès-verbaux ont été taxés de "faux" par le pouvoir.
M. Gonzalez Urrutia, qui s'était présenté au pied levé pour remplacer la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible, a trouvé refuge en Espagne en septembre tandis que Mme Machado vit dans la clandestinité au Venezuela depuis le scrutin.
- Gendarme détenu-
Les relations diplomatiques entre l'Argentine et le Venezuela ont été rompues par Caracas après que Javier Milei a remis en cause la réélection de Nicolas Maduro.
La sécurité de l'ambassade argentine à Caracas est depuis assurée par le Brésil. En mars, six collaborateurs de Mme Machado se sont réfugiés dans la représentation diplomatique. Cinq d'entre eux y sont toujours.
Les relations entre les deux pays se sont encore dégradées ces dernières semaines alors que le Venezuela détient un gendarme argentin qu'il accuse de "terrorisme", ce que Buenos Aires qualifie de "mensonge".
Vendredi, la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a exigé que Caracas fournisse des informations sur le lieu où se trouve le gendarme argentin Nahuel Gallo, arrêté le 8 décembre.
"Ses droits à la vie et à l'intégrité personnelle risquent de subir un préjudice irréparable au Venezuela", a estimé l'organe de l'Organisation des Etats américains (OEA).
L'OEA "condamne la détention arbitraire (du gendarme) par le régime vénézuélien", a par ailleurs déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l'organisation, Luis Almagro.
Jeudi, l'Argentine a dit avoir déposé plainte contre le Venezuela devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la "détention arbitraire et la disparition forcée" du gendarme de 33 ans, une démarche qualifiée de "spectacle gênant" par Yvan Gil, ministre des Affaires étrangères vénézuélien.
T.Salinas--LGdM