Gaza: plus de 30 morts selon les secours à la reprise des négociations sur une trêve
Plus de 30 personnes ont été tuées samedi par des frappes israéliennes, selon les services de secours de Gaza, au lendemain de l'annonce par le Hamas de la reprise de négociations pour une trêve dans le territoire palestinien dévasté par près de 15 mois de guerre.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait menacé mercredi d'intensifier encore les frappes sur Gaza si le mouvement islamiste palestinien continuait à tirer des roquettes sur son pays.
Depuis, des projectiles ont été tirés quasi quotidiennement du territoire palestinien, et l'armée israélienne poursuit ses raids alors que le Hamas a fait savoir vendredi que des pourparlers sur une trêve reprenaient à Doha.
Les secours gazaouis ont annoncé qu'au moins 31 personnes avaient été tuées samedi dans plusieurs frappes israéliennes à travers la bande côtière.
L'une d'elles, selon cette même source, a complètement détruit au petit matin la maison de la famille al-Ghoula, dans la ville de Gaza, faisant 11 victimes, parmi lesquelles sept enfants et une femme.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
- "Tout a tremblé" -
"Une grosse explosion nous a réveillés, tout a tremblé. J'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de la maison de nos voisins, la famille al-Ghoula. Elle était habitée par des enfants, des femmes. Il n'y avait personne de recherché ou qui représentait un danger", témoigne Ahmed Moussa.
Des images de l'AFP dans le quartier de Choujaiya montrent des habitants fouillant des décombres encore fumants et des corps alignés à terre, enveloppés dans des draps blancs.
La Défense civile de Gaza a par ailleurs indiqué que cinq agents de sécurité, chargés d'escorter des convois humanitaires, avaient été tués par une frappe israélienne alors qu'ils circulaient en voiture à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien en proie à une grave crise humanitaire.
Les secours locaux ont également fait état de la mort de 15 autres personnes dans des frappes sur l'ensemble du territoire, à la fois dans le nord, le centre et le sud.
C'est dans ce contexte que reprennent à Doha des négociations indirectes entre le Hamas et Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait autorisé jeudi les négociateurs de son pays à poursuivre au Qatar les pourparlers en vue d'un accord pour la libération des otages retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Le mouvement palestinien a fait savoir vendredi que ce nouveau round d'échanges porterait notamment sur une "cessation complète des hostilités" et le retrait des troupes israéliennes de Gaza, ce que n'a pas confirmé Israël.
- Vente d'armes américaine -
En dépit d'efforts diplomatiques intenses menés sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, aucune trêve n'a pu être conclue depuis celle d'une semaine intervenue fin novembre 2023.
La branche armée du Hamas a publié samedi une nouvelle vidéo d'un otage, une Israélienne de 19 ans, Liri Elbag, qui a appelé son gouvernement à agir pour obtenir sa libération.
Malgré l'opposition d'organisations de défense des droits humains et de certains élus démocrates, l'administration américaine de Joe Biden a par ailleurs annoncé une vente d'armes à Israël estimée à 8 milliards de dollars. La vente, qui doit encore être approuvée par le Congrès, comprend notamment des munitions de défense antiaérienne.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.208 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 45.717 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas.
R.Espinoza--LGdM