Géorgie: des milliers de manifestants devant le Parlement pour le Noël orthodoxe
Des milliers de Géorgiens ont défilé devant le Parlement dans la nuit de lundi à mardi, jour du Noël orthodoxe, au quarantième jour d'un mouvement de contestation de la décision du gouvernement de suspendre le processus d'adhésion à l'UE.
Bougies dans une main et drapeaux géorgiens ou européens dans l'autre, les manifestants ont convergé dans la nuit depuis cinq églises orthodoxes de la capitale Tbilissi vers l'église Kachveti, située devant le Parlement.
"Pour Noël, je prie pour la libération prochaine de tous les prisonniers politiques détenus par le gouvernement pour avoir exprimé leurs opinions", a déclaré l'une des manifestantes, Irina Sartania, 56 ans.
Des manifestations ont lieu depuis le 28 novembre après l'annonce du Premier ministre Irakli Kobakhidzé de ne pas poursuivre les négociations d'adhésion à l'UE avant 2028. Cette décision a galvanisé un mouvement de contestation déjà existant pour dénoncer le résultat des élections législatives d'octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais jugées truquées par l'opposition.
L'ex-présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, en conflit avec le parti au pouvoir et qui a quitté la présidence en décembre laissant la place à un partisan du pouvoir, s'est jointe aux manifestants.
"Nous devons guider ce pays vers sa bonne direction, nous n'avons pas le droit d'échouer", a déclaré à l'AFP celle qui se considère toujours comme la présidente légitime du pays.
Le mandat de Mme Zourabichvili a pris fin le 29 décembre, date à laquelle son successeur, Mikheïl Kavelachvili, membre du parti Rêve géorgien, a été intronisé président, à l'issue d'un vote de collège d'électeurs fidèle au pouvoir.
Mme Zourabichvili continue d'affirmer qu'elle reste la "seule dirigeante légitime" du pays jusqu'à ce que de nouvelles législatives soient organisées.
Le gouvernement du parti Rêve géorgien est accusé d'avoir pris un virage autoritaire et pro-russe et de renoncer à l'intégration de la Géorgie à l'UE, un objectif inscrit dans la Constitution.
Les autorités rejettent ces accusations, et affirment vouloir éviter que Tbilissi soit entraîné dans le conflit opposant l'Occident et la Russie.
M.Aguilar--LGdM