Une trentaine d'Etats s'engagent à Brest à protéger l'océan
Protéger la haute mer et lutter contre l'invasion du plastique : une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés vendredi à Brest, autour d'Emmanuel Macron, à mieux protéger l'océan, indispensable à la régulation du climat et riche en biodiversité, mais mis à mal par les activités humaines.
En 2022 se tiendront plusieurs rendez-vous internationaux importants autour des océans. Le sommet de Brest et les engagements qui y seront pris "vont permettre de consolider des actions utiles et un agenda international essentiel pour l'année 2022", a déclaré le président français.
Les dirigeants politiques qui se sont succédé à Brest, présents ou en vidéo, se sont engagés sur plusieurs dossiers, dont des avancées vers des traités mondiaux de protection de la haute mer et contre la pollution du plastique.
D'autres dirigeants sont intervenus par messages vidéo.
"Si nous nous en donnons les moyens, nous pouvons prendre des décisions historiques, il faut que ça commence aujourd'hui, à Brest", a martelé Emmanuel Macron.
Principal progrès, Ursula von der Leyen a annoncé depuis Brest le lancement d'une coalition comptant les 27 Etats membres de l'UE et 13 autres pays pour conclure un traité ambitieux destiné à protéger la haute mer, qui n'est sous la juridiction d'aucun Etat.
Des négociations pour un tel traité sont en cours sous l'égide de l'ONU depuis 2018, mais les discussions ont été interrompues par l'épidémie de Covid-19. La quatrième et théoriquement dernière session de négociations est prévue en mars à New York.
"Nous sommes très proches mais nous devons donner de l'impulsion pour le conclure cette année", a insisté la dirigeante européenne.
"Il s'agit d'un engagement important et providentiel", a salué Peggy Kalas de la High Seas Alliance, qui rassemble plusieurs ONG.
- "Blue washing" -
Les Etats-Unis ont annoncé pour leur part soutenir le lancement de négociations sous l'égide de l'ONU pour un accord international contre la pollution du plastique. Les Etats-Unis rejoignent ainsi une dizaine de pays et l'ensemble de l'Union européenne.
Le lancement de ces négociations sera examiné lors de la 5e Assemblée des Nations Unies pour l'environnement fin février, afin d'aboutir à un accord international contre la pollution provoquée par les 8,3 milliards de tonnes de plastiques produits depuis les années 1950.
"Nous avons besoin d'un accord qui assure le plus haut niveau d'ambition possible", a réclamé John Kerry.
D'autres sujets ont été abordés, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur maritime, qui n'est pas concerné par l'Accord de Paris sur le climat. Ou encore, comme l'a réclamé Emmanuel Macron, la suppression des subventions publiques encourageant la surpêche et la pêche illicite, sujet en cours de discussion à l'Organisation mondiale du commerce.
La France a profité du sommet pour officialiser l'extension de la réserve naturelle des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), dans le sud de l'Océan indien, abritant des populations importantes de mammifères marins et d'oiseaux marins.
Pour des ONG, la France, deuxième puissance maritime mondiale, n'est pour autant pas à la hauteur pour bien protéger ses mers et océans. Environ 150 personnes se sont rassemblées vendredi matin à Brest à l'appel de Greenpeace et de l'association Pleine mer pour dénoncer "une opération de blue washing".
"On a un président Macron qui annonce qu'il est le champion des océans et qui derrière ne fait rien, voire défend des activités industrielles extrêmement destructrices", a déploré auprès de l'AFP François Chartier, de Greenpeace France.
France Nature Environnement (FNE) a remis jeudi une pétition signée par un demi-million de personnes pour dénoncer le "massacre des dauphins communs" au large des côtes françaises, pris dans des engins de pêche.
B.Ramirez--LGdM