De la pandémie au paradis: les touristes chinois de retour à Bali
Equipés de perches à selfie, de casquettes jaunes et de chapeaux de paille, les touristes chinois ont fait leur retour dans l'île indonésienne de Bali, après trois ans d'isolement dus à la pandémie de Covid-19.
Un premier contingent est arrivé fin janvier pour profiter des plages de l'"île des Dieux" pendant les congés du Nouvel An lunaire, après que la Chine a rouvert ses frontières le mois dernier.
"Je suis particulièrement heureux parce que j'aimais beaucoup voyager avant, me déplacer pour apprécier les paysages, connaître des gens et des cultures différentes", explique à l'AFP Li Zhao-long, un salarié de 28 ans du secteur numérique originaire de Kunming, dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine).
"Après trois ans, avoir la possibilité de venir de Chine en Indonésie, me rend très heureux et satisfait", se réjouit-il.
La population chinoise a enduré trois ans de confinements stricts et de restrictions de déplacements, imposés par la politique "zéro-Covid" de Pékin, suivie d'une volte-face soudaine qui a provoqué une vague de contaminations considérable.
Quelques centaines de vacanciers chinois sont arrivés pour l'instant à Bali, grâce à l'ouverture d'un vol direct hebdomadaire entre Shenzhen et l'île hindouiste. Quatre autres compagnies aériennes ont déposé des demandes pour des vols réguliers entre Bali et la Chine, selon les autorités indonésiennes.
Depuis 2020, à cause de la pandémie, le nombre de touristes chinois à Bali s'est effondré après la fermeture des frontières indonésiennes et chinoises aux touristes.
Le ministre du Tourisme indonésien, Sandiaga Uno, a dit s'attendre à un fort rebond et prévoit 253.000 touristes chinois dans le pays cette année.
Les autorités balinaises, encore plus optimistes, espèrent un retour des deux tiers des 1,2 million de touristes chinois que l'île accueillait avant la pandémie, le deuxième contingent le plus important après celui des Australiens.
- Heureux de voyager -
Le gouvernement prévoit une campagne pour présenter Bali comme une destination paradisiaque et s'attend à un retour à la normale des arrivées de touristes chinois, qui constituaient un cinquième des visiteurs de l'île, en 2025.
Dans un centre commercial de Denpasar, la capitale balinaise, Dong Yi n'a pas besoin d'être persuadé des beautés de Bali.
"A partir du moment où je suis sorti de l'avion, j'ai ressenti l'hospitalité exceptionnelle des Balinais. Je me plais beaucoup ici", dit le financier de 47 ans.
"A l'avenir, je vais venir souvent."
Li Zhao-long souligne que la pandémie a été "une période difficile" pour lui et ses compatriotes et qu'après une longue attente de trois ans, "pouvoir simplement quitter le pays est un évènement heureux".
- "Rebondir" -
Relativement épargnée par le Covid-19 au prix de mesures draconiennes, la Chine fait face à la vague la plus importante de contaminations depuis le début de la pandémie, alors que l'on estime que 80% de sa population a été affectée par le virus.
Si de nombreux pays, comme les Etats-Unis, la France, la Corée du Sud ou le Japon, ont imposé des restrictions aux voyageurs venant de Chine, l'Indonésie n'a pas pris de nouvelles mesures, en plus de l'obligation faite aux visiteurs étrangers d'être vaccinés contre le Covid-19.
L'économie balinaise, durement éprouvée par l'effondrement du tourisme au plus fort de la pandémie, peine encore à se relever, avec des flux de visiteurs encore bas.
Mais Elphan Situmorang, gérant d'une boutique de duty free, a retrouvé l'espoir de sortir de la crise grâce à la réapparition des touristes chinois, connus comme les plus dépensiers.
"J'espère que de plus en plus de touristes chinois vont venir à Bali pour que nos affaires reprennent", dit-il l'AFP, en précisant qu'avant la pandémie, 80% de ses clients dans la zone touristique de Kuta étaient chinois.
"Pendant la pandémie, avec des revenus réduits à zéro (...) on avait dû licencier le personnel", indique-t-il.
Les opérateurs touristiques font aux aussi preuve d'optimisme.
"On souffrait, vraiment. J'ai perdu 10 kilos, vous pouvez imaginer à quel point c'était difficile", confie Anita, gérante d'une agence de tourisme à l'aéroport international de Bali. "Mais je suis certaine qu'on va rebondir."
Y.A. Ibarra--LGdM