Smog au Pakistan: les écoles des grandes villes du Pendjab fermées encore une semaine
Le Pendjab, où vivent plus de la moitié des 240 millions de Pakistanais, étouffé depuis deux semaines par une pollution atmosphérique record, a annoncé vendredi garder ses établissements scolaires fermés encore une semaine.
Les écoles avaient fermé leurs portes le 8 novembre pour une semaine pour passer à des cours en distanciel et tenter de limiter l'exposition des élèves à la pollution dans les principales villes de cette province orientale frontalière de l'Inde, perturbant l'apprentissage de près de 16 millions d'enfants.
"Les établissements scolaires resteront fermés encore une semaine en raison de la mauvaise qualité de l'air. Les établissements scolaires jusqu'aux universités passeront aux cours en distanciel pour garantir la sécurité des étudiants", a déclaré vendredi Marriyum Aurangzeb, ministre du gouvernement du Pendjab qui compte la plupart des grandes villes du pays où un tiers des habitants ont moins de 20 ans.
Depuis des jours, l'indice de la qualité de l'air n'est descendu que quelques heures sous le seuil considéré comme "dangereux" pour l'être humain.
"C'est dommage que les enfants paient le prix", avait déjà déploré auprès de l'AFP Ahmad Rafay Alam, militant écologiste pakistanais.
D'ailleurs, rappelle le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), avant même que le smog ne s'abatte sur le Pakistan, "environ 12% des décès d'enfants de moins de cinq ans étaient dus à la pollution atmosphérique".
Les espaces publics ont aussi été interdits d'accès.
- 40.000 hospitalisations -
Mme Aurangzeb a exhorté les habitants à "ne plus rouler à moto ou en voiture" et à "porter des masques" dès qu'ils sortent, alors que la concentration de microparticules PM2.5 est actuellement des dizaines de fois supérieure à celle jugée acceptable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les autorités conseillent aux habitants, en particulier "ceux souffrant de maladies respiratoires, pulmonaires et cardiaques, les personnes âgées", à "ne pas sortir de chez eux". S'ils sortent, ils doivent "obligatoirement porter des masques".
Dans la seule ville de Lahore, 40.000 des 14 millions d'habitants ont été hospitalisés, selon les autorités.
Les chantiers sont à l'arrêt jusqu'à dimanche, a encore dit Mme Aurangzeb, de même que toutes les briqueteries de la province, une industrie qui nourrit de très nombreuses familles du Penjab mais crée également une partie de la pollution de l'air.
La dangerosité du smog est avérée, a souligné l'OMS, particulièrement chez les enfants. Près de 600 millions d'entre eux sont exposés à une pollution élevée en Asie du Sud, selon l'Unicef.
Une exposition prolongée à ce brouillard de pollution peut provoquer accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiaques, cancers du poumon et maladies respiratoires.
Selon une étude de l'Université de Chicago (Etats-Unis), la pollution élevée a déjà fait chuter l'espérance de vie à Lahore de 7,5 années.
L.A. Beltran--LGdM