Brésil: Lula se dit "en pleine forme" après son opération près du cerveau
"Je suis en pleine forme!": dans une vidéo qui le montre marchant et souriant à l'hôpital, le président brésilien Lula, 79 ans, a tenté vendredi de rassurer sur son état de santé après son opération pour une hémorragie près du cerveau.
Mardi, l'annonce de l'opération chirurgicale d'urgence du chef de l'Etat, liée à un accident domestique survenu en octobre, avait pris tout le Brésil de court, tandis qu'il arrive au milieu de son mandat et à deux ans de la présidentielle de 2026.
Luiz Inacio Lula da Silva est sorti vendredi du régime de soins intensifs, mais il reste sous surveillance jusqu'à une sortie de l'hôpital syro-libanais de Sao Paulo prévue en début de semaine prochaine.
Les premières images de lui après cette opération le montrent en pantalon de jogging, baskets et t-shirt bleu, déambulant dans un couloir de l'hôpital en plaisantant aux côtés du neurochirurgien Marcos Stavale. Un long pansement barre le sommet de son crâne.
- "Soins semi-intensifs" -
"Soyez tranquilles. Je suis en plein forme!", affirme-t-il dans le message écrit accompagnant cette vidéo, dans lequel il remercie pour "les prières et les mots de réconfort" qui lui ont été adressés.
Lula promet également d'être "bientôt prêt à rentrer à la maison et à continuer de travailler".
Le président de gauche se trouve depuis vendredi "en soins semi-intensifs", selon le dernier bulletin médical publié par le prestigieux hôpital de la capitale économique Sao Paulo.
Selon une source de la présidence, le chef de l'Etat demeure dans la même chambre, mais sous un régime d'observation par intervalles, et non plus en continu 24 heures sur 24, comme c'était le cas depuis mardi en soins intensifs.
Lula est "en parfaite condition neurologique", avait affirmé en conférence de presse jeudi le docteur Marcos Stavale, après une seconde intervention dans la matinée destinée à réduire le risque de nouvelles hémorragies près du cerveau.
Ce "complément d'opération" consistait à bloquer le flux sanguin là où l'hématome initial s'était formé dans le crâne, au niveau de l'artère méningée moyenne.
Après cette intervention, qui consiste à introduire un cathéter dans l'artère fémorale, le risque d'une nouvelle hémorragie est de "moins de 5%", selon les médecins.
- Signature électronique -
Selon l'équipe médicale, Lula devrait pouvoir sortir de l'hôpital lundi ou mardi.
Une fois de retour au palais présidentiel à Brasilia, le chef de l'Etat pourra "reprendre un agenda de travail", mais sa convalescence "demande un repos relatif pendant quelques semaines", a averti son médecin personnel, Roberto Kalil.
Semblant chercher à démentir toute impression de flottement au sommet de l'Etat, des personnalités du camp au pouvoir se sont toutefois employées à décrire un Lula au travail, même en soins intensifs.
Jeudi, son ministre des Relations institutionnelles, Alexandre Padilha, a assuré que Lula "exerce en permanence son activité de président de la République", ayant par exemple signé des documents officiels par voie électronique.
L'hémorragie qui a motivé son hospitalisation est liée à un accident domestique datant du 19 octobre, quand il s'était cogné l'arrière de la tête lors d'une chute dans la salle de bains de sa résidence officielle.
Cette chute lui avait valu plusieurs points de suture et l'avait obligé à annuler son déplacement en Russie pour le sommet des Brics.
Mais il avait ensuite repris ses activités normalement, avec un agenda particulièrement chargé, accueillant les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro le sommet du G20, forum des principales économies de la planète.
De retour au pouvoir en 2023 après deux premiers mandats (2003-2010), Lula a battu le président d'extrême droite Jair Bolsonaro au second tour de l'élection présidentielle en octobre 2022, au terme d'une campagne à couteaux tirés.
Les problèmes de santé du champion de la gauche, qui a déjà souffert d'un cancer du larynx en 2011, sèment le doute sur une éventuelle nouvelle candidature à la réélection en 2026, alors qu'il n'a pour l'heure aucun héritier politique évident.
P.Gomez--LGdM