La Gaceta De Mexico - Bleues: Renard "a fait des efforts très conséquents", assure Philippe Diallo à l'AFP

Bleues: Renard "a fait des efforts très conséquents", assure Philippe Diallo à l'AFP
Bleues: Renard "a fait des efforts très conséquents", assure Philippe Diallo à l'AFP / Photo: © AFP

Bleues: Renard "a fait des efforts très conséquents", assure Philippe Diallo à l'AFP

Nouveau sélectionneur des Bleues, Hervé Renard "a fait des efforts très conséquents" pour s'engager avec la Fédération française de football, affirme à l'AFP son président Philippe Diallo, assurant que la FFF n'avait rien déboursé pour libérer l'entraîneur de son mirobolant contrat avec l'Arabie saoudite.

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Q: La nomination d'Hervé Renard permet-elle de sortir par le haut de la crise qui a secoué les Bleues ?

R: "J'ai été confronté à une crise qui avait des racines anciennes, il a fallu trancher. Soit on donnait raison aux joueurs et on fragilisait l'institution, soit on conservait la même chose et on perdait nos meilleures joueuses. Il fallait une transformation profonde et Hervé Renard était le profil idéal pour incarner ce changement, par sa réussite avec différentes équipes nationales, sa capacité à mener des actions rapides et par son charisme médiatique. Pour trouver un profil qui corresponde à nos ambitions, la barre était assez haute, y compris pour des raisons pécuniaires. Quand Hervé a dit qu'il pouvait être intéressé, cela a été un soulagement. Il a fait des efforts très conséquents, c'était pour nous quelque chose d'extrêmement appréciable. Le sportif l'a emporté sur l'économique."

Q: La FFF a-t-elle payé un dédommagement pour le libérer de son contrat ?

R: "Nous ne sommes pas intervenus économiquement. Il a tout géré lui-même avec sa Fédération et nous avons pu l'accueillir dans les meilleures conditions possibles. Sa rémunération est d'ailleurs totalement similaire à celle de Corinne Diacre. Quand on connaît ses émoluments en Arabie saoudite, ce choix est quelque chose d'exceptionnel dans le monde du football."

Q: Avez-vous désormais un message à faire passer aux frondeuses ?

R: "La Fédération a déjà réagi en disant que la forme de leur intervention n'était pas acceptable. Maintenant, on veut tourner la page. Aujourd'hui, on a le sentiment d'avoir fait notre travail en terme d'exigence et de professionnalisme. La balle est dans leur camp, à elles de répondre sur le terrain."

Q: Y a-t-il eu la tentation de les sanctionner ?

R: "Non, on n'a pas été dans cette approche-là."

Q: Des objectifs précis ont-ils été fixés ?

R: "On s'inscrit dans un cycle Coupe du monde-Jeux olympiques avec des objectifs forcément élevés. Les demi-finales sont un premier objectif. Mais notre espérance à tous, c'est de pouvoir gagner des trophées parce qu'il n'y a pas de grandes équipes qui ne gagnent pas de trophées."

Q: La France n'a plus de représentant en Ligue des champions féminine et semble perdre son avance sur la concurrence. Est-ce qu'il y a urgence ?

R: "Je le crois. On n'est évidemment pas aveugle au résultat de nos clubs. On n'est pas non plus insensible à l'exode de certaines de nos meilleures joueuses dans des championnats étrangers. Il nous faut en urgence répondre à cette problématique. Mais le football professionnel féminin est en train de connaître le décollage qu'on n'a peut-être pas réussi à avoir après la Coupe du monde 2019. Aujourd'hui, on a revu notre copie, on met en place les structures pour que le football féminin français ait les moyens de son développement et s'inscrive dans une logique de rayonnement international."

Q: Chez les hommes, Didier Deschamps et Noël Le Graët ont formé un couple très proche ces dernières années. Comment vous inscrivez-vous dans ce contexte ?

R: "Cette proximité a été couronnée de succès: il faut voir le chemin parcouru pendant cette période. On ne change pas des équipes qui gagnent. J'ai rapidement été voir les joueurs de l'équipe de France, j'ai commencé à tisser avec Didier Deschamps un lien de confiance. Il n'y a pas de réussite sportive sans confiance. Mais je l'ai fait en gardant ma place de dirigeant, sans dépasser ce rôle-là."

Q: Sa prolongation jusqu'en 2026 a fait parler. Quelle est votre position à ce sujet ?

R: "Elle est extrêmement claire: c'est une prolongation qui a été examinée par le comité exécutif au début du mois de janvier et que tout le monde a validée. Pour moi, c'est un sujet qui est clos. On est tourné vers la performance sportive de l'équipe de France avec l'objectif de l'Euro."

Q: Les développements récents ont montré qu'il valait mieux avoir le nouveau capitaine Kylian Mbappé dans son camp en tant que président de la FFF. Avez-vous besoin de Kylian Mbappé ?

R: "(Il sourit) Je ne me pose pas la question dans ces termes. D'abord, le nommer capitaine est un choix qui me paraît à la fois logique et légitime. On a la chance en France d'avoir un joueur dont on peut penser qu'il est le meilleur du monde. Il est prêt à assumer ses responsabilités. J'ai eu l'occasion de le rencontrer, les choses se sont bien passées."

Q: Il est à la tête des négociations sur la nouvelle convention des droits à l'image. Où en est-on ?

R: "C'est un dossier qui n'a pas été réglé mais que j'ai pris en main car il a déjà duré de longs mois. Je m'en suis emparé et je vais faire tout mon possible pour qu'on puisse en sortir par le haut et le conclure, si possible, au mois de juin."

Propos recueillis par Antoine MAIGNAN et Keyvan NARAGHI

S.Olivares--LGdM