La Gaceta De Mexico - Euro-2024: Clauss de revoyure chez les Bleus ?

Euro-2024: Clauss de revoyure chez les Bleus ?
Euro-2024: Clauss de revoyure chez les Bleus ? / Photo: © AFP

Euro-2024: Clauss de revoyure chez les Bleus ?

A un poste de latéral droit où personne n'a imposé sa loi, Jonathan Clauss a marqué des points chez les Bleus vendredi aux Pays-Bas (2-1) avec une prestation aboutie ponctuée d'une passe décisive. Suffisant pour être à Euro-2024 dans quelques mois, après avoir manqué le Mondial-2022 ?

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"Je ne suis plus là pour juste paraître mignon à la télé": de retour en équipe de France pour sa 7e sélection, la troisième comme titulaire, Clauss a affiché ses ambitions, conforté par une solide performance.

Qualifiée pour l'Euro en Allemagne (14 juin - 14 juillet), l'équipe de Didier Deschamps s'appuie sur une ossature solide de titulaires indiscutables. Mais le sélectionneur, désormais tourné vers l'Ecosse en amical mardi, a encore quelques nœuds à démêler, dont celui, coriace, au poste d'arrière droit.

Ni Jules Koundé ni Benjamin Pavard, successivement utilisés cette année, ne se sont imposés. Les deux joueurs évoluent comme axiaux dans leur clubs respectifs, le FC Barcelone et l'Inter Milan, et sont moins à l'aise dans le couloir.

- L'absent du Qatar -

Koundé blessé avec le Barça et Pavard désormais davantage vu par Deschamps comme une solution axiale, Clauss en a profité.

Le joueur de l'OM, 31 ans, n'avait plus enfilé le maillot bleu depuis septembre 2022 et une victoire au Danemark (2-0).

De retour après l'immense déception de sa non-sélection pour la Coupe du monde au Qatar, Clauss est entré sans complexe sur la pelouse de la Johann Cruyff Arena vendredi, peut-être revanchard: volontaire, remuant, il a été d'une justesse technique décisive offensivement.

L'ancien joueur d'Avranches (2016-2017) et de Quevilly-Rouen (2017-2018), est revenu en Bleu moins impressionné que lors de ses débuts: "le rêve est fini (...), j'ai laissé les émotions de côté".

Pour le premier but du doublé de Kylian Mbappé, c'est lui qui a parfaitement centré pour la reprise de volée de l'attaquant parisien (7e).

Toute l'action est révélatrice du danger qu'a apporté Clauss dans le camp néerlandais. Débordant dans son couloir, Clauss a bien combiné en une-deux avec Kingsley Coman, son acolyte du soir à droite, avant d'être décalé par Antoine Griezmann, pour finir sur le centre décisif.

"C'était son retour, il a été comme il est, avec beaucoup d'aisance technique", a salué Deschamps. "C'est un arrière latéral porté vers l'avant, (...) il dégage de la tranquillité et toujours cette capacité à verticaliser".

"Verticaliser", comme sur cet autre débordement, où le latéral aurait pu être à nouveau décisif avec un centre bien dosé pour Randal Kolo Muani, qui d'une tête trop timide n'a pas réussi à convertir l'occasion (38e).

- "Équilibre à trouver" -

Mais à la différence de Koundé ou Pavard, moins enclins à déborder, ce sont surtout des garanties défensives que Clauss doit apporter pour s'inscrire dans la durée: "il a un juste équilibre à avoir", a expliqué Deschamps.

"Le coach m'en avait parlé, l'aspect défensif était plus important que l'offensif, mais ça fait partie de mon jeu, je ne sais pas si j'ai marqué des points mais je suis assez content", a souri le natif de Strasbourg.

Pour cet aspect défensif, il faudra voir contre une équipe plus dangereuse que ces Pays-Bas affaiblis par de nombreux blessés, dont la star Memphis Depay.

Tout de même, quand les Bataves ont pensé réduire la marque par Malen (55e), Clauss était loin d'être irréprochable: pris dans son dos, l'ex-Lensois a été sauvé d'un rien par un hors-jeu du centreur Nathan Aké.

Quand il est sorti, à la 80e minute, les faits ont toutefois joué en sa faveur: son remplaçant Malo Gusto, qui fêtait sa première sélection, a été fautif sur le but néerlandais (au même titre que le gardien Mike Maignan).

"Des joueurs formés comme latéraux il n'y en a malheureusement pas beaucoup, ce n'est pas facile à trouver, et c'est certainement une piste d'amélioration dans la formation", soulignait Deschamps la semaine dernière. Mais à pile huit mois de l'échéance continentale, le temps presse et Clauss a définitivement une belle carte à jouer.

A.Sandoval--LGdM