Coup de chaud annoncé mardi sur les JO-2024
Jusqu'à 36°C sur les sites olympiques parisiens: athlètes et spectateurs se préparent à affronter de fortes chaleurs mardi, le Comité d'organisation des JO n'ayant pas prévu de reports de compétitions.
Première de la saison, la vague de chaleur qui a étouffé lundi le sud de la France sous des températures allant jusqu'à 40°C gagne mardi Paris et sa région, classés en vigilance jaune, et qui accueillent de nombreuses épreuves en plein air.
"A Paris et en région parisienne, les températures maximales atteindront 34 à 36°C mardi", la journée la plus chaude de cet épisode caniculaire "de relativement courte durée mais particulièrement intense", a annoncé Météo France.
L'essentiel des tribunes temporaires ne sont pas ombragées et certaines épreuves organisées mardi après-midi seront particulièrement exposées à la chaleur (demi-finales de rugby à VII féminin, éliminatoires de hockey-sur-gazon, tours préliminaires de beach-volley et basket 3x3, qualifications en BMX freestyle...).
Les athlètes "ont l'habitude", a souligné lundi sur BFMTV le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux en invitant les spectateurs à bien s'hydrater.
- Conditions "extrêmes" -
Casquette, éventail en main et brumisateur glissé dans une poche du sac, Nadine Le Prado était déjà équipée lundi pour une épreuve disputée au pied de la tour Eiffel où le thermomètre affichait 31°C. "Pluie ou canicule, c'est parfait", a-t-elle confié à l'AFP, indifférente à la météo.
"Le premier jour il pleuvait, alors c'est sympa d'avoir du soleil maintenant", a témoigné le Danois Stit Anderson, 69 ans, habitué aux étés frais et humides.
En évoquant les matchs de foot à Bordeaux (en vigilance orange mardi, avec les maximales à 38°C) et épreuves de voile à Marseille (en vigilance jaune mardi avec 35°), le ministre de la Santé a assuré que le Cojo évaluait "avec chaque fédération l'opportunité de maintenir ou de décaler" les épreuves.
Pour l'heure, il n'a prévu aucun report.
"Il faisait plutôt chaud sur le court aujourd'hui (lundi), je dois dire", a réagi le tennisman serbe Novak Djokovic, victorieux de son rival espagnol Rafael Nadal en simple.
"Je me suis entraîné dans des conditions de chaleur quasiment extrêmes pendant quatre ou cinq jours avant Paris, donc je me suis acclimaté pour différents scénarios", a-t-il ajouté.
A La Concorde, où un soleil de plomb s’est abattu lundi sur le bitume du skatepark, en contrebas de l'obélisque de Louxor, les skaters ont souvent utilisé des packs de glace pour se rafraîchir le crane ou le visage entre les runs.
Pour Thierry Touzaint, le sélectionneur de l'équipe de France de concours complet d'équitation, qui a remporté la médaille d'argent lundi, les chevaux étaient "un peu fatigués" et "manquaient de fraîcheur". "On préfère avoir un temps plus agréable pour faire ce sport".
- Eau, chapeaux et clims -
Pour les spectateurs, la Région Ile-de-France a annoncé lundi l'activation du plan canicule, avec distribution d'eau et de chapeaux.
L'autorité des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM) a pour sa part déployé dès lundi des moyens inédits pour rafraîchir les voyageurs.
Elle prévoit de distribuer 2,5 millions de briquettes d'eau dans 74 gares et stations. Des fontaines à eau sont également installées dans 94 points du réseau, "dont 90% des gares desservant les sites olympiques".
Le village olympique, qui accueille plus de 10.000 athlètes, a été conçu sans climatisation, par souci écologique.
Mais, prudentes, les délégations ont commandé un total de près de 2.500 climatiseurs (sur un total de 7.000 chambres), avait indiqué début juillet le directeur adjoint du village Augustin Tran Van Chau.
"Les vagues de chaleur sont une manifestation emblématique de notre changement climatique, elles sont de plus en plus intenses, fréquentes, précoces et longues", a souligné samedi Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France.
En France, on observait avant 1989 "en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans", alors que "depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle". Elles "seront deux fois plus nombreuses d'ici trente ans", a prévenu le spécialiste.
B.Ramirez--LGdM