Escrime: les cosaques du sabre en bronze
Et de six médailles: la famille de l'escrime brille, avec les frères Patrice, Boladé Apithy et Maxime Pianfetti. Les turbulents sabreurs français se sont emparés du bronze mercredi dans l'épreuve par équipes des Jeux olympiques de Paris, la première médaille dans cette arme depuis 2008.
Des enfants terribles mais tendres. Survoltés, multipliant les clappings devant les 8.000 spectateurs et imitant les personnages de Dragon Ball Z, les lames bleues ont aussi affiché le visage doux des liens durs qu'ils partagent dans le match pour le podium confisqué à l'Iran (45-25).
A l'étreinte de Sébastien Patrice à son frère Jean-Philippe au moment de lui passer le relais a répondu l'embrassade entre Boladé Apithy et sa championne olympique de femme, Manon Apithy-Brunet, entre deux larmes du grand gaillard Maxime Pianfetti.
Sous le chant "Aux armes" dont est familier le Marseillais Sébastien Patrice, portant sous sa cuirasse un maillot de l'OM mercredi, la bande survoltée a électrisé le Grand Palais entre les bravades sur la piste et les bonds du cadet des frères Patrice.
La nef bordant les Champs-Elysées a fait rayonner une création d'avant-garde de plus cet été avec ses sauts de kangourou --"tu les appelles comme tu veux"-- que le sabreur de 24 ans a emprunté aux Sud-Coréens et bien entendu décuplés.
Les hussards français, passant rarement inaperçus, avaient traversé l'épreuve individuelle comme des fantômes, évaporés en totalité dès les huitièmes. La jeunesse peut-être, excepté le vétéran Boladé Apithy, 38 ans, les autres éprouvaient tous leurs premiers JO et à Paris.
Méconnaissables, ils ont de nouveau signé une pâle entrée en matière mercredi, dans une drôle de situation face à l'Egypte, dirigée par Vincent Anstett encore entraîneur des Bleus il y a quinze mois et demeuré le coach personnel de trois des quatre sabreurs de l'équipe sur la piste mercredi.
Menés 20-11 après une entrée en matière délicate, ils ont repris les devants grâce à des relais énormes de Sébastien Patrice, revenu à cinq longueurs (25-20), puis Boladé Apithy, passé en tête (30-27). Avant de fuser en demi-finale où la marche fut trop haute face aux doubles tenants du titre sud-coréens.
Avec déjà six médailles, l'escrime française n'est plus qu'à une longueur de sa moisson historique de 1996 et 1992. Quatre chances restent à cueillir jusqu'à dimanche.
P.Ortega--LGdM