Basket: les Bleus tombent avec les honneurs face aux "Avengers"
L'équipe de France de basket a fini par céder samedi face au talent et à la puissance de feu des Américains (98-87), déjà son bourreau il y a trois ans à Tokyo et qui, portés par Stephen Curry, remportent leur cinquième titre olympique consécutif, le 17e au total sur les 21 décernés.
Les regrets devraient accompagner les Bleus à Bercy comme en 2021 dans le huis clos de Saitama, où ils avaient échoué à cinq points (87-82) après être revenus dans la partie à l'entame des dernières minutes.
Ils sont cette fois passés encore plus près d'un des plus grands exploits des sports collectifs français, moins d'un an après avoir pris la porte dès le premier tour du Mondial, ne rendant définitivement les armes qu'à 20 secondes de la fin, après un 8e tir primé de Curry (sur 12, 24 pts au total) suivi d'un panier en contre-attaque de Devin Booker (98-87).
Avec un Victor Wembanyama monumental en finale pour sa première compétition (26 pts et 7 rebonds), et un Guerschon Yabusele non moins monstrueux (20 pts), ils sont cette fois tombés face aux "Avengers", ces héros de comics aux super-pouvoirs, assemblés en partie après l'échec du Mondial-2023 (4e place).
Pour réaffirmer la domination sur la terre orange des Américains, qui n'ont plus perdu un match-couperet aux JO depuis 2004 et une demi-finale perdue à Athènes contre l'Argentine.
Les Etats-Unis avaient bien besoin de Kevin Durant (15 pts), LeBron James (14 pts et 10 passes décisives) et Curry, un trio qui cumule 10 championnats NBA et 14 titres de MVP de la ligue (saison régulière et finale), pour résister aux forces européennes toujours plus affutées, dont la Serbie magnifique en demi-finales (95-91) et ces Bleus un peu plus besogneux mais admirables d'abnégation et, aussi souvent, de talent.
- Wembanyama prend date -
Les Français ont cédé au bout d'un match lors duquel ils n'ont jamais renoncé, à l'image de leur parcours jusqu'à cette quatrième finale olympique (après 1948, 2000 et 2021, donc), mouvementé.
Il a débuté, après une série de quatre défaites pour terminer la préparation, par une phase de poules inquiétante, marquée par une victoire miraculeuse contre le Japon (90-94 a.p.) puis une déroute contre l'Allemagne (85-71).
Sentant passer de près le vent du boulet à domicile, ils se sont transfigurés à l'approche de la phase finale, où ils ont rendu la monnaie de leur pièce au Canada (82-73), qui les avait laminés à Jakarta fin août 2023, et à l'Allemagne (73-69).
La troisième glorieuse n'a pas eu lieu à Bercy, où l'ambiance, jusqu'à la fin de match, a souvent été plus électrique sur le terrain qu'en tribunes, devant un parterre de vedettes ou anciennes gloires (Teddy Riner, Thierry Henry, Tony Parker, Pau Gasol, Scottie Pippen, Dirk Nowitzki, Omar Sy...).
- De Colo sort de sa boîte -
Les Français étaient bien décidés à ne pas se laisser marcher à domicile sur les pieds et les Américains voulaient montrer qu'ils étaient les patrons incontestés, tel LeBron James qui, chaussé de baskets en or, a lancé des mots doux à Yabusele (3e).
"L'Ours dansant" lui a rendu la monnaie de sa pièce en lui dunkant dessus (18e, 36-40) et en obtenant la faute, après que Frank Ntilikina a défié du regard tête contre tête Kevin Durant, à qui il rend près de 20 centimètres (3e).
Un début d'échauffourée a même éclaté entre plusieurs joueurs après une faute de Devin Booker sur Nando De Colo dans le deuxième quart-temps.
Le meneur-arrière (12 pts), qui fait à 37 ans ses adieux aux Bleus (comme le capitaine Nicolas Batum), a été, au bout d'un tournoi où il a très peu joué, l'un des grands artisans du retour des Bleus.
Après avoir compté 14 points de retard en milieu de troisième quart-temps (61-47, 24e), ils sont revenus souffler dans la nuque des "Avengers" à la fin de cette période (72-66).
Avec également un Evan Fournier qui s'est réveillé (8 pts), l'équipe de France y a cru jusqu'au bout, mais n'a rien pu faire contre le talent des Américains, Curry en tête.
Le quadruple champion NBA avec Golden State, déjà phénoménal en demi-finales (36 pts), a décoché quatre tirs primés dans les trois dernières minutes pour renvoyer dans les cordes les Français à chaque fois qu'ils s'approchaient de trop près.
Il se pare à 36 ans de sa première médaille d'or, qu'il était venue chercher en disputant ses premiers JO. Après avoir régalé Bercy, et quelques téléspectateurs, laissant les Bleus à leurs regrets.
R.Andazola--LGdM