Basket: Wembanyama de tous ses éclats ne suffit pas
Super Victor a tenu tête aux Avengers: la superstar du basket français Victor Wembanyama s'est élevée au premier grand rendez-vous de sa vie, la finale des Jeux à Paris samedi face aux Etats-Unis, sans pouvoir inverser son cours.
Oublié son tournoi olympique dans l'ombre, Wemby a irradié de ses gestes Bercy. Il n'aura manqué que de l'or pour conclure sa première aventure avec les Bleus, battus 98-87 par les Américains.
Au milieu d'une pluie de stars, entre LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant, c'est lui le rookie qui trône en haut du tableau de score (26 points, 7 rebonds).
Ce n'est pas le sommet qu'espérait le Français, prostré sur le banc, tête enfouie dans une serviette pour éponger ses larmes et ne pas voir les Américains jubiler.
"Quand je vois cette médaille, je me dis qu'on aurait pu mieux aider la France au classement (avec de l'or, NDLR)", retient le N.32, argent autour du cou devant la nuée de médias dans la zone mixte. "Mais je pense que c'est une belle performance."
Ses rêves évanouis de première marche du podium, qu'ont tenté de consoler les bras de sa mère, auraient peut-être pu se concrétiser sans la précision chirurgicale de Stephen Curry, qui a écoeuré les Bleus samedi (24 points, 8/12 derrière l'arc).
- "Un alien" -
Car le géant de vingt ans a bien entendu assuré les rebonds et les claquettes, facilités par son gabarit quasi infini (2,24 mètre). Comme ce couvercle qu'il a remis au nez et à la barbichette de Kevin Durant pour revenir à trois points (79-82) à trois minutes du buzzer.
Il a rappelé surtout pourquoi il était le premier Français sélectionné en choix N.1 de la draft de la NBA, le talent d'une génération, un "alien", comme l'a baptisé son adversaire du soir LeBron James. Il est le seul de ses hauteurs à se faufiler comme une anguille dans la raquette comme il le fait, le seul de son envergure tout en démesure (2,43 mètres) à shooter derrière l'arc avec une telle adresse (3 paniers à trois points).
Concentré, la tête enfoncée dans son t-shirt en fin de shooting d'avant match, le pivot des San Antonio Spurs a tout de suite fait comprendre à Bercy et aux Etats-Unis que c'était sa nuit.
Le gamin du Chesnay, la ville des Yvelines où il a grandi à une vingtaine de kilomètres de Paris, n'avait inscrit qu'un peu plus de 13 points en moyenne depuis le début de la quinzaine ? Il ne lui a fallu qu'une mi-temps pour en coller autant.
Sa flèche à trois points d'entrée (3-2) a donné le ton de sa soirée. Joël Embiid, le mal-aimé des locaux après avoir éconduit les Bleus une fois son passeport français obtenu, a été réduit au rôle de marionnette du géant bleu.
Le pivot des Philadelphie Sixers, pourtant plus expérimenté (30 ans), n'a foulé le parquet que cinq minutes avant le retour aux vestiaires. Le temps pour Wemby de lui donner le tournis deux fois en attaquant le panier (7-5 puis 11-10).
Finalement, quand le naturalisé américain l'a le plus gêné, c'est quand il lui a marché sur le pied gauche après la mi-temps, déchaussant sa basket pointure 57.
Trouvé dans la peinture, Wembanyama a aussi distribué des ballons comme celui du lay-up sur le buzzer de la mi-temps de Guerschon Yabusele, autre grand bonhomme bleu de la finale (20 pts). En vain.
"Il faut apprendre, grandir et faire confiance à la nouvelle génération, comme on a fait confiance à l'expérience cette année", a prôné celui qui sera le guide des Bleus pour les année à venir. "On a des diamants qui sortent de notre pays, donc on a toutes nos chances. Si ce n'était pas cette fois, ce sera la prochaine."
R.Espinoza--LGdM