A Paris, la cérémonie des Jeux paralympiques lance le retour de la fête
Un spectacle au cœur de la capitale puis 11 jours de compétition pour, à nouveau, convaincre: Paris a lancé mercredi soir ses premiers Jeux paralympiques avec une cérémonie hors stade, devant un superbe panorama.
Une vidéo du nageur handisport français Théo Curin, dans un taxi décoré de mascottes "Phryge", a sonné le début d'une cérémonie de plus de 3h00, sous un temps ensoleillé, avant que le musicien Chilly Gonzales ne s'installe au piano sur une scène entourant l'obélisque égyptien de la Place de la Concorde.
Une majorité des 4.400 athlètes -dont environ 150 de la délégation française-, représentant 168 délégations, vont débuter leur défilé entre les Champs-Élysées et la place parisienne, pour un spectacle intitulé "Paradoxe".
Dans les gradins éphémères cernant l'obélisque, France Simon et son mari Marc sont venus de bonne heure et pour l'occasion en provenance d'Eure-et-Loir. "C'est unique, à notre âge on ne reverra pas ça", explique cette retraitée de 71 ans, chapeau bleu-blanc-rouge sur la tête. "J'ai vu les JO à la télévision, je n'ai pas pu avoir de places, alors je voulais absolument voir les Jeux paralympiques. Ce sont les premiers à Paris, c'est une raison de plus de venir", assure-t-elle.
15.000 spectateurs étaient par ailleurs attendus pour prendre place en bas des Champs-Elysées afin d'assister gratuitement au défilé des athlètes.
Avant le début des festivités, la star des films d'arts martiaux Jackie Chan a fait partie des derniers relayeurs de la flamme, qui a terminé son périple au chaudron de l'Hôtel de ville. Ce dernier a été allumé par douze porteurs, dont Cyréna Samba-Mayela, seule Française médaillée en athlétisme aux JO, et Ryadh Sallem, joueur phare de l'équipe de rugby-fauteuil.
Les organisateurs ont promis "la même ambition" que la cérémonie des JO du 26 juillet, saluée mondialement.
Cette fois, pas de défilé sur la Seine mais l'une des avenues les plus célèbres du monde, avant le spectacle autour de l'obélisque de la Concorde, particulièrement axé sur "tous les corps", selon Thomas Jolly, son directeur artistique.
"Une cérémonie incroyable" pour le président du comité international Andrew Parsons, "la première rencontre des Français avec les Jeux paralympiques", selon Marie-Amélie Le Fur, alors que ces Jeux n'existaient pas encore quand Paris avait accueilli les JO au début du XXe siècle.
Mme Le Fur a dit espérer un spectacle "qui mettra les athlètes au coeur" mais aussi une cérémonie "militante et qui démontre qu'on a encore des évolutions à connaître pour la place des personnes en situation de handicap".
Outre les Champs-Elysées et la Concorde, le Jardin des Tuileries fera encore partie du décor avec l'allumage de la vasque, qui s'illuminera à nouveau après les JO. Qui l'allumera? Là aussi, le mystère est entier.
- "Un défi" -
Si les nombreuses règles de classification des épreuves et les noms des sportifs restent méconnus du grand public, ces Jeux paralympiques suscitent un intérêt significatif: sur les 2,5 millions de billets mis à la vente en octobre, 2 millions ont trouvé preneurs, une dynamique renforcée par l'effet JO.
Près de 200.000 d'entre eux seront attribués aux écoliers, dans une période marquée par la rentrée le 2 septembre. La rentrée politique, elle, pourrait venir faire de l'ombre.
"Le contexte médiatique est totalement différent de ce qu'on a connu sur les Jeux olympiques", concède Marie-Amélie Le Fur. "J'espère que les bons résultats de l’équipe de France arriveront tôt pour occuper l'espace", poursuit-elle.
La couverture de l'événement sera importante, avec notamment 165 chaînes de télévisions qui suivront l'événement, un record.
"Nous avons fait un pas en avant depuis Rio (en 2016), depuis Tokyo (en 2021)", expliquait Diede de Groot, la joueuse de tennis fauteuil néerlandaise la plus titrée de l'histoire en Grand Chelem. "Nous devons considérer cela comme un défi à relever pour nous améliorer encore".
Les premiers podiums interviendront jeudi, en para-natation, taekwondo, cyclisme et tennis de table. Le tout dans la plupart des grands sites qui, là aussi, avaient participé aux succès des Jeux olympiques.
A.Gonzalez--LGdM