US Open: surchauffe sur les courts à New York
Des températures élevées ont assommé le troisième jour du tournoi de tennis de l'US Open, entraînant quelques défaillances mercredi à New York, ville placée sous une alerte à la chaleur par les autorités.
La touffeur saisit les spectateurs qui sortent des rames climatisées du métro. Des éventails sont distribués sur le pont aux vieilles lattes en bois qui relie la station de Mets-Willets Point au parc de Flushing Meadows dans le Queens, où joueurs et joueuses de tennis s'écharpent sous un soleil de plomb.
Une vague de chaleur a frappé mercredi l'Est des Etats-Unis où 60 millions de personnes ont été sous le coup d'alertes aux températures élevées, comme c'est le cas à New York, qui a vu le thermomètre grimper à 34°C à l'ombre, avant une baisse des températures annoncée dès jeudi.
Malgré les conditions, pas de repos pour les participants à l'US Open, quatrième et dernier Grand Chelem de la saison, où les conditions font mal de jour comme de nuit, à cause notamment de l'humidité qui gêne l'évaporation de la transpiration, système de refroidissement du corps.
Les organisateurs du tournoi ont déclenché leur protocole chaleur extrême, qui prévoit simplement 10 minutes de pause entre les troisième et quatrième sets pour les hommes, deuxième et troisième pour les femmes, si un des participants le demande.
- "Dangereux" -
Alors que des spectateurs se rafraîchissent devant des brumisateurs géants, certains joueurs subissent visiblement les conditions, comme le Kazakhe Alexander Shevchenko, exténué, qui a abandonné au début du 3e set de son match disputé à mi-journée face à l'Américain Frances Tiafoe, au 2e tour de la compétition.
"J'essaie de m'y préparer, mais je transpirais énormément. Aujourd'hui (mercredi) c'était dingue. J'apporte un maximum de vêtements, j'avais 20 t-shirts, et quelques paires de chaussures", a souri l'Américain.
L'Argentin Tomas Etcheverry a lui été vu en train de vomir sur le court, avant de remporter son face-à-face avec son compatriote Francisco Cerundolo 6-3, 4-6, 6-4, 1-6, 6-3, après plus de quatre heures de jeu.
"Les conditions étaient franchement difficiles. Il faisait 38 degrés et il faut ajouter 4 degrés sur le court. Il faut s'hydrater correctement, en buvant beaucoup et en prenant des sels minéraux. J'en ai trop pris, c'est pour cela que j'ai vomi", a-t-il expliqué.
"C'est dangereux pour les joueurs et pour le public", a-t-il encore estimé.
- "Plus d'énergie" -
Le Français Ugo Humbert, malade dans la nuit de mardi à mercredi, a tenu 45 minutes avant de connaître une baisse de régime et de perdre contre l'Argentin Francisco Comesana 5-7, 6-4, 6-4, 6-4.
"Là c'est vraiment des conditions extrêmes, j'ai eu l'impression qu'il faisait 40°C sur le court et puis avec l'humidité tu sens que tu perds énormément d'eau, et puis t'as la chaleur qui te tape dessus, t'as l'impression que tu n'as plus d'énergie assez rapidement."
"Comme je n'étais pas bien, que j'ai eu mal au ventre, que je n'ai rien mangé, j'avais l'impression au bout de 30 minutes d'avoir joué pendant trois heures."
L'Allemand Alexander Zverev, 4e mondial, qui s'est qualifié contre le Français Alexandre Müller 6-4, 7-6 (7/5), 6-1, a aussi évoqué une transpiration abondante, "le court était noyé dedans", a-t-il imagé.
Sa recette face à ces conditions? "J'essaie de rester à l'extérieur autant que possible. J'évite les endroits climatisés, j'essaie de ne pas rester dans des pièces beaucoup plus froides que là où l'on joue."
En 2018, le tournoi avait déclenché son protocole chaleur pendant plusieurs jours d'affilée et avait vu se multiplier les abandons.
L.Navarro--LGdM