WRC: "Pas de regrets" pour Sébastien Ogier même si un 9e titre s'éloigne
Le pilote de rallye français Sébastien Ogier n'a "pas de raison d'avoir des regrets" de voir s'éloigner ses chances de conquérir à 40 ans un 9e titre mondial WRC, faute d'avoir voulu disputer une saison complète, affirme-t-il dans un entretien à l'AFP avant le rallye d'Europe centrale ce weekend.
Question: Avez-vous des regrets de voir les chances de titre s'échapper compte tenu de votre retard sur Thierry Neuville alors qu'il ne reste que deux manches à disputer ?
Réponse: "Il n'y a pas de raison d'avoir des regrets. Il ne faut pas oublier que si on regarde ce qui s'est passé au championnat, nous restons ceux qui ont marqué le plus de points en moyenne et assez clairement. Mais avec trois rallyes de moins c'est compliqué de gagner le titre. Les six premiers rallyes se sont déroulés de façon proche de la perfection, c'est sûr que sur les deux derniers il y a quand même un peu de regrets car on était clairement plus vite mais malheureusement cela ne suffit pas pour gagner et chercher des points.
Pour être honnête, je ne pense pas vraiment au championnat pilote parce que ce n'était pas un objectif de la saison. Lorsqu'on s'engage dans un programme à temps partiel, il ne faut pas pouvoir s'imaginer jouer normalement le titre. L'objectif de la saison était premièrement de se faire plaisir et deuxièmement d'aider mon team (Toyota, NDLR) à gagner le titre constructeur. Mon approche pour les deux prochains rallyes c'est de gagner les deux et de tout faire pour gagner le titre constructeur".
Question: Allez-vous de nouveau l'an prochain disputer un championnat "à la carte" ou bien toutes les épreuves ?
Réponse: "L'année prochaine le but est de repartir sur une moitié de championnat. On sera très probablement au Monte Carlo car c'est le rallye favori. Pour la suite, ce n'est pas encore complètement discuté avec l'équipe mais on va revenir sur un mi-temps. Et cela sera avec Toyota".
Question: Vous avez également couru il y a deux ans en endurance et disputé les 24 Heures du Mans. Est-ce une expérience que vous allez tenter à nouveau ?
Réponse: "J'ai toujours dans un coin de ma tête envie de prolonger l'expérience en endurance car c'est quelque chose qui m'a plu et en particulier les 24 Heures du Mans. Découvrir cet évènement de l'intérieur, c'était quelque chose qui m'avait beaucoup plu. Maintenant, c'est un petit peu une question de timing qui fait qu'à l'heure actuelle cette opportunité de toujours pouvoir faire des rallyes avec une équipe au top-niveau avec un emploi de temps que je remplis à ma guise, c'est un peu une situation confortable et luxueuse dont j'ai envie de profiter encore un petit peu".
Question: Pensez-vous disputer un jour le Dakar ?
Réponse: "Je ne vais pas dire que je n'y participerai jamais mais pour l'instant ce n'est clairement pas une discipline qui m'attire car en question de temps, partir sur le Dakar cela implique deux ou trois grosses semaines loin de la maison et ça ce n'est pas quelque chose qui m'attire plus que ça. Et puis, pour ce qui est de la course en elle-même, je pense que l'adrénaline dans le cockpit d'une voiture de WRC est bien différente de celle d'une voiture de rallye-raid".
Question: Comment voyez-vous l'avenir du WRC ?
Réponse: "On est un peu à un tournant et en terme de réglementation technique il y a beaucoup de discussions qui ont lieu à l'heure actuelle pour savoir quelle est la meilleure voie. C'est sûr que le WRC à besoin de retrouver des plateaux un peu plus fournis car ces quelques dernières années, la catégorie reine avec huit voitures, c'est trop faible. C'est dommage car le niveau des quatre, cinq ou six meilleurs pilotes est très très bon, peut-être mieux que jamais, mais le fait de n'avoir que huit voitures, cela ne suffit pas".
(Propos recueillis par Jean-Louis Doublet)
D.F. Felan--LGdM