Mondiaux de cyclisme sur piste: Mathilde Gros touchée, pas coulée
Mathilde Gros s'est arrêtée dès les quarts de finale de la vitesse individuelle aux Mondiaux de cyclisme jeudi à Ballerup, mais la Française était "contente" malgré tout d'être remontée sur la piste deux mois après le traumatisme des JO.
Quatrième temps des qualifications, la Provençale de 25 ans a passé sans encombres le cap des huitièmes avant de céder en deux manches face à la Japonaise Mina Sato en quarts de finale dans la banlieue de Copenhague.
"Ca m'a fait du bien quand même de recourir. La première manche, je l'ai mise dans un fauteuil. Et la deuxième manche, j'ai attaqué trop tôt dans la ligne droite. Là, je viens de perdre, donc je suis dégoûtée. Mais c'était important de remonter sur la piste", a dit la championne du monde 2022 de l'épreuve-reine.
Plutôt souriante dans la défaite, Mathilde Gros affichait un visage plus apaisé que lors de ses deux précédents échecs, l'an dernier aux Mondiaux de Glasgow (7e) et surtout cet été aux Jeux de Paris où elle avait terminé à une très décevante neuvième place alors qu'elle rêvait de devenir championne olympique.
"Une partie de moi est morte ce jour-là", a-t-elle confiée en amont de ces Championnats du monde dans un entretien à l'AFP et au journal L'Équipe évoquant un moment "hyper douloureux" où son cœur est "tombé en miettes".
Débarquant au Danemark avec l'objectif de "faire partie des meilleures" et de montrer à ses concurrentes qu'elle n'était "pas finie", elle n'a pas réussi à atteindre les demi-finales qui auront lieu vendredi.
- Lavreysen attendra -
Mais elle a préféré retenir le positif. "Après les Jeux, je ne savais pas trop comment j'allais être physiquement, mentalement surtout. Donc franchement, je suis contente d'être ici, même si ce n'est pas évident. Oui, on espère toujours mieux. Mais bon, c'est comme ça. Et j'ai envie de continuer", a-t-elle insisté.
Seule Française en lice cette semaine dans les épreuves de sprint, elle a même décidé de rajouter le 500 m, discipline non-olympique, à son programme qu'elle va courir samedi avant de terminer sa semaine avec le keirin dimanche.
"Franchement, je suis motivée. Le 500 mètres, c'est un défi. C'est la dernière fois qu'il y a le 500 mètres sur une compétition internationale parce qu'après ça passe au kilomètre. Je me suis dit: pourquoi pas ?"
"Je n'ai rien à perdre. J'ai envie de me faire mal à la gueule pour essayer d'aller le plus loin possible. Et après, sur le keirin, j'espère bien être là", a-t-elle ajouté.
Dans le keirin hommes, le Néerlandais Harrie Lavreysen a lui raté, sans doute provisoirement, son rendez-vous avec l'histoire en s'inclinant à la surprise générale dès les demi-finales jeudi.
Vainqueur de son quatorzième titre mondial la veille en vitesse par équipes, le "Hollandais volant" ambitionnait de dépasser la marque du Français Arnaud Tournant qui avait été sacré à quatorze reprises entre 1997 et 2008.
Il reste deux occasions pour "Hat-trick Harrie" de s'emparer seul du record, à 27 ans, puisqu'il doit encore s'aligner vendredi sur le kilomètre et dimanche en vitesse individuelle, où il reste sur cinq titres mondiaux consécutifs.
Sa défaite a fait le bonheur de Kento Yamasaki, premier Japonais champion du monde du keirin, épreuve née dans son pays, depuis Harumi Honda en 1987.
L.A. Beltran--LGdM