Ligue 1: à Lens, le choix du roc Danso
Face à un dilemme de riche entre Abdukodir Khusanov et Kevin Danso, l'entraîneur Will Still a associé les deux à Saint-Étienne, et pourrait bien retenter cette expérience concluante face à Lille samedi (21h00) pour renforcer une défense déjà excellente.
C'est un billard à trois bandes auquel l'entraîneur lensois Will Still ne pensait pas être confronté. Encore moins face aux Dogues, flamboyants sur la scène européenne contre l'Atlético à Madrid cette semaine (3-1), en pleine confiance avant de débarquer à Bollaert pour le 121e derby du nord de la France.
Danso, Khusanov, Gradit, trois rocs au cœur d'une arrière-garde intraitable – seulement quatre buts concédés en Ligue 1, comeilleure défense de l'Hexagone avec Monaco – mais seulement deux places, l'axe gauche étant pour l'instant chasse-gardée de l'Argentin Facundo Medina.
Promis à un transfert à l'AS Rome l'été dernier avant un capotage pour raisons de santé d'après le club transalpin, l'international autrichien (23 sélections, 26 ans) Kevin Danso a depuis effectué de nombreux examens et consulté des médecins reconnus avant de remettre le couvert dans l'axe de la défense artésienne à Saint-Étienne le week-end dernier, après deux mois loin des radars.
Fallait-il y voir un signe? Le Racing, sevré de victoires depuis... la dernière apparition de Danso en championnat, a quitté la Loire avec les trois points (2-0) et une "prestation très bonne" d'un point de vue défensif selon Will Still, qui avait complété le trio par Khusanov à droite.
"Il y a eu pas mal de situations défensives très bien gérées, ajoute l'entraîneur. Il y a un équilibre très intéressant entre ces trois-là. Danso-Khusanov ensemble", c'est "une sérénité qui se dégage", note-t-il. Au point d'écarter définitivement Jonathan Gradit, taulier du club récemment touché à la cheville, de l'équation? C'est toute la question.
- Gradit ne lâchera rien -
Medina pour le moment intouchable, Danso idem, le gamin Abdukodir Khusanov (20 ans) lancé comme une fusée (six titularisations de suite), Lens a un problème de riche devant Brice Samba.
Jonathan Gradit, au club depuis cinq ans, parle d'une "concurrence saine" qui "ne date pas d'hier". La seule peur du défenseur de 31 ans, c'est "peut-être [s]es parents", pas le défi de devoir regagner sa place, lui qui cravachait déjà pour être dans le onze de départ en Ligue 2.
"L'équipe passe avant, je ne suis pas du style à faire la gueule, à rechigner, affirme-t-il. Kodir (Khusanov) est un très bon joueur. Je m'y attendais, je m'y attends." Le trentenaire entend toujours se "donner à 3000 %". "Je serai performant, cela posera des problèmes au coach."
Avant la rencontre à Saint-Étienne, Still a longuement échangé avec Gradit, avec calme, une "conversation posée". "On s'est dit les choses très tranquillement", a-t-il révélé.
"Il y avait des choix à faire, appuie Still, on l'a fait. Il y en aura d'autres à faire samedi." L'une des clés dans ce choix cornélien contre Lille résidera probablement dans la gestion des coups de pieds arrêtés.
Les quatre buts concédés par les Sang et Or cette saison l'ont été dans ces situations (deux après des corners, deux venant de pénaltys). "Danso apporte de la taille, de l'impact physique et a un très bon jeu de tête", convient Will Still conscient du fait que Danso pourrait aider dans le domaine aérien.
Il en va de même pour Khusanov qui pourrait, s'il était choisi à Gradit, s'implanter un peu plus sur l'échiquier. Pour l'instant, l'association Danso-Khusanov semble être le meilleur des deux mondes.
A.M. de Leon--LGdM