C1 féminine: éternelles, les Lyonnaises retrouvent leur trône
Formidables d'efficacité et de force collective, les Lyonnaises ont repris samedi leur place au sommet du football féminin mondial en se montrant sans pitié face aux tenantes du titre barcelonaises (3-1) pour remporter leur 8e Ligue des champions en 10 finales, samedi à Turin.
Eternel OL ! Dans la chaleur étouffante d'un Juventus stadium hostile et largement coloré de "blaugrana", c'est bien le rouge et bleu de Lyon qui a fini par triompher, grâce à un début de rencontre aussi clinique qu'ahurissant, avec trois buts inscrits lors des 33 premières minutes, trois fulgurances suffisantes pour désintégrer subitement le socle catalan et toutes ses certitudes.
La soirée quasi parfaite des Lyonnaises ne saurait, pourtant, réduire la dimension de l'exploit réalisé par Amandine Henry, Ada Hegerberg et Catarina Macario, buteuses, face à un Barça logiquement présenté comme le grandissime favori, rouleau-compresseur qui n'avait connu la défaite qu'une seule fois lors de ses 49 derniers matches, pour 48 victoires.
Mais qui n'a donc toujours pas réussi à vaincre l'OL en quatre tentatives, trois ans après avoir déjà cédé en finale à Budapest face au même adversaire (4-1) dans un scénario similaire...
- Suprématie retrouvée -
Le large score, acté dès la demi-heure de jeu, ne pourrait non plus diminuer la portée du huitième sacre européen du club rhodanien.
Au plus bas il y a un an après la perte de ses couronnes continentale et nationale au profit du Barça et du Paris SG, Lyon s'est redressé magnifiquement douze mois plus tard, avec la résilience des taulières (Hergerberg, Wendie Renard, Henry) et l'insouciance des plus jeunes (Selma Bacha, Macario, Melvine Malard).
Avec ce nouveau trophée en C1, acquis dans la difficulté - défaite en quart de finale aller contre la Juventus, qualification périlleuse contre le PSG en demie -, l'OL regoûte à sa suprématie continentale, sans doute jamais autant discutée que ces deux dernières années, par le PSG en France et par le Barça en Europe.
Les Lyonnaises n'avaient eu de cesse de répéter ces derniers jours qu'elles n'avaient "encore rien gagné" cette saison, c'est désormais chose faite... Et le bonheur risque de se prolonger, car l'OL, en tête de D1 française avec cinq points d'avance sur les Parisiennes, est à deux matches de fêter le 15e titre national qui lui semble promis.
- Bijou signé Henry -
L'histoire retiendra aussi que c'est bien l'OL, club pionnier dans l'investissement et la considération accordés à sa section féminine, qui a remporté cette édition charnière de la Ligue des champions, la première avec une phase de groupes, la première aussi dont les rencontres furent toutes télévisés.
La première, surtout, à rassembler autant de monde au stade, avec plus de 585.000 spectateurs sur l'ensemble de la compétition.
La finale de samedi est restée dans la lignée de cette saison marquante, avec un Juventus stadium très bien rempli (32.257 spectateurs dont au moins 15.000 Barcelonais pour environ 2.000 Lyonnais), et un enthousiasme assez stupéfiant en marge de la rencontre, de la salle de presse aux rues surchauffées de la ville, où l'on a parlé catalan tout au long du week-end.
Sur la pelouse, les joueuses se sont montrées à la hauteur de l'événement, avec un bijou signé Henry dès la 6e minute, une frappe lointaine monumentale en lucarne; puis un centre de classe de Bacha repris victorieusement de la tête par Hegerberg (23e), meilleure buteuse de l'histoire de la compétition avec 59 buts en 60 matches.
Devant un kop barcelonais éteint, Macario a corsé l'addition en conclusion d'un joli mouvement (33e), huit minutes avant la réduction du score d'Alexia Putellas, incapable de trouver la faille à nouveau malgré une pression constante en seconde période.
La capitaine barcelonaise, superstar dans son pays depuis son Ballon d'Or à l'automne, termine la compétition comme unique meilleure buteuse (11 buts). Une distinction qu'elle aurait sans doute échangé sans regret contre un succès dans ce sommet européen, déjà élevé au rang de classique.
L.Navarro--LGdM