Bleus: réaction et rotation obligatoires dans la touffeur croate
Surprise d'entrée par le Danemark, l'équipe de France part en quête de réponses pour son deuxième match de Ligue des nations contre la Croatie lundi (20h45) à Split, une destination inédite pour des Bleus diminués et contraints de remanier leur onze de départ.
Les rives de la mer Adriatique offriraient un cadre idyllique pour l'intersaison, mais les Français n'ont pas fait le voyage pour profiter des plages de la Dalmatie.
Après le faux pas face aux Danois (1-2), vendredi à Saint-Denis, les Bleus se seraient même volontiers épargné la touffeur des Balkans et ses températures supérieures à 30 degrés, au bout d'une saison éreintante pour les corps.
Dans l'atmosphère moite du stade Poljud, annoncé à guichets fermés (31.000 spectateurs selon la Fédération croate), la France ne peut pourtant pas se permettre un nouvel accident de parcours au coeur d'un rassemblement de juin qui fait office de préparation à la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre).
"Il n'y a pas besoin d'attendre (ce match) pour savoir que c'est un coup d'arrêt. Est-ce que c'est un accident ? Il faut faire en sorte d'inverser la tendance", a assuré Didier Deschamps, de retour aux commandes après quatre jours d'absence pour un deuil familial.
Le sélectionneur sait qu'un nouveau revers compliquerait très sérieusement les chances de qualification des Bleus, tenants du titre, pour le "Final 4", avant un déplacement vendredi en Autriche, victorieuse en Croatie (3-0) lors de la première journée.
- Mbappé touché, Benzema préservé -
"Il va falloir se racheter", a résumé le défenseur Presnel Kimpembe, qui portera le brassard de capitaine lundi à la place de Hugo Lloris, remplacé par Mike Maignan au nom de la rotation, et de Raphaël Varane, habituel vice-capitaine forfait sur blessure et remplacé par le novice Ibrahima Konaté dans le groupe France.
Dans l'antre du Hajduk Split, club centenaire déchaînant les passions - de nombreux murs de la ville tagués aux couleurs de l'équipe locale en témoignent -, les Tricolores ont plusieurs doutes à balayer.
Ces retrouvailles contre la Croatie, quatre ans après la finale du Mondial russe (4-2), suffiront-elles à raviver l'esprit de Moscou, cette force collective impressionnante et cette solidité défensive à toute épreuve?
Cela ne déplairait pas aux Tricolores, dont la défense s'est désintégrée en fin de rencontre au Stade de France, avec deux erreurs d'alignement.
Quant à la flamboyance offensive, si séduisante à l'automne et en mars, elle a montré ses limites contre un adversaire bien rôdé, malgré un Karim Benzema dans la lignée de sa fantastique saison.
Le Madrilène est-il capable d'enchaîner une troisième titularisation d'affilée, dix jours après la finale de Ligue des champions? Dimanche, il n'a pas participé à la séance d'entraînement collectif de veille de match, se contentant de trottiner lors du quart d'heure ouvert à la presse.
- "Usure et fatigue" -
Quatre autres joueurs sont très incertains pour la rencontre: Jules Koundé, Kingsley Coman, N'Golo Kanté et surtout Kylian Mbappé, gêné par une contusion au genou gauche qui l'a contraint à sortir à la mi-temps vendredi.
"Il y a de l'usure, de la fatigue", a constaté Deschamps, évoquant une nouvelle fois les "saisons chargées" et l'enchaînement inédit de "quatre matches en 11 jours".
En attaque, les pépins physiques offrent au moins une place à un second couteau, à qui "DD" a promis du temps de jeu. Le mieux placé dans la hiérarchie semble être Christopher Nkunku, auteur d'une bonne entrée en jeu à Saint-Denis, mais Wissam Ben Yedder et Moussa Diaby sont en embuscade.
Des ajustements sont également imposés en défense avec, outre Kimpembe, une opportunité pour William Saliba et Benjamin Pavard, encore peu utilisé chez les Bleus comme arrière central, mais convoqué pour occuper ce poste.
Sur les côtés, Jonathan Clauss et Lucas Digne offrent deux alternatives crédibles à Kingsley Coman et Theo Hernandez, décevants face aux Danois.
En face, l'équipe de Luka Modric, qui fêtera sa 150e sélection, est dans une situation plus alarmante encore après son naufrage contre l'Autriche. Preuve qu'à six mois du Qatar, avoir disputé la finale du dernier Mondial n'offre aucune garantie...
G.Montoya--LGdM