

C1: le Real Madrid toujours en vie mais les alertes se multiplient
Avec sa réussite insolente et son minimalisme tactique, le Real Madrid, tenant du titre, s'est encore sorti mercredi d'une situation mal embarquée face à l'Atlético mais les alertes se multiplient et le club est de nouveau au centre d'une polémique liée à l'arbitrage.
En quête d'une seizième couronne, le Roi d'Europe doit sa place en quarts de finale à une séance de tirs au but qui fait beaucoup parler, marquée par le tir refusé de l'Argentin Julian Alvarez, qui a légèrement touché la balle avec son pied d'appui, le gauche, avant de transformer du droit en glissant.
Un succès au bout de l'effort, au terme d'un match où le Real a certes su souffrir, encore une fois, mais n'a quasiment rien créé avec le ballon, ravivant les débats en Espagne sur le visage bien pâle du géant madrilène, si souverain l'an passé.
- L'équation des quatre Fantastiques... -
Avec son flegme légendaire, l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti a beau assurer que l'arrivée l'été dernier du buteur français Kylian Mbappé n'a pas chamboulé l'équilibre du vestiaire, elle a, de fait, créé une équation difficile à résoudre, même pour un coach aussi expérimenté:
Comment continuer à gagner, en faisant briller ses quatre stars, Mbappé, Vinicius Jr, Bellingham et Rodrygo, à la fois ?
Avec les blessures de Dani Carvajal et Eder Militao et le départ à la retraite non-remplacé du métronome allemand Toni Kroos, le technicien italien n'a toujours pas trouvé la formule et semble se contenter jusqu'ici d'un enchaînement de matches où l'immense talent de ses "quatre fantastiques" fait la différence.
Cette approche minimaliste, basée sur une liberté totale accordée à ses joueurs, a certes fonctionné plusieurs fois mais elle a aussi montré ses limites contre le Barça, Liverpool, Bilbao ou récemment face au Betis Séville en Liga. Résultat, le géant espagnol a déjà subi neuf défaites toutes compétitions confondues, soit sept de plus que la saison dernière.
- ... et de leurs égos -
Lorsqu'ils sont dans un bon soir, les néo-galactiques, Mbappé, Vinicius, Rodrygo et Bellingham, sont néanmoins un casse-tête à gérer pour n'importe quel adversaire.
Et l'attaquant français, qui s'est affirmé depuis le début de l'année 2025 comme le leader d'attaque de la Maison Blanche et son meilleur buteur, avec 29 réalisation toutes compétitions confondues, fait logiquement de l'ombre à ses compères.
En premier lieu Vinicius, toujours capable, comme face au Rayo Vallecano (2-1), de superbes numéros de solistes, mais souvent brouillon, frustré et trop individualiste, loin de sa deuxième partie de saison 2023-24 qui a fait de lui un candidat légitime au Ballon d'Or.
Le Brésilien, qui avait affirmé après avoir boycotté la cérémonie du prix remis à l'Espagnol Rodri vouloir "en faire dix fois plus" pour prouver sa valeur, a voulu justement trop en faire, mercredi au Metropolitano.
"Vini", si souvent décisif ces dernières saisons dans les grands matches, a essayé de jouer les sauveurs, d'abord en envoyant le pénalty provoqué par une accélération fulgurante de Mbappé dans le virage sud colchonero, puis en tentant de faire la différence, seul, sur son aile gauche, oubliant parfois ses coéquipiers, et provoquant des pertes de balles évitables.
Une attitude qui a évidemment fait parler en Espagne, où la grogne de Jude Bellingham en pleine prolongation à l'égard de son coéquipier n'est pas passée inaperçue. Et le manque criant d'idées de jeu des Merengues non plus.
- Tir au but polémique -
Cette qualification est également entachée d'une décision arbitrale logique, mais encore une fois favorable au Real, bien heureux de voir le tir au but de Julian Alvarez annulé après l'intervention de la VAR, qui a jugé que l'Argentin avait touché deux fois le ballon en glissant.
"Je n'avais jamais vu un pénalty refusé par la VAR", a déclaré Diego Simeone en conférence de presse. "Ceux qui pensent que Julian a touché deux fois le ballon, levez la main! Vous voyez, personne ne la lève", a-t-il ensuite lancé aux journalistes.
Pour l'ancien arbitre Mateu Lahoz, cette intervention inédite de l'arbitrage vidéo dans un match d'un tel enjeu, manque de "transparence" et participe à "dénaturer le jeu".
Le gardien madrilène Thibaut Courtois a lui appelé son ancien club à cesser "la victimisation", après une nouvelle désillusion face à son glorieux voisin.
F.Maldonado--LGdM